Donald Trump se rend à la frontière mexicaine pour défendre son projet de mur

Donald Trump - ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Donald Trump doit se rendre ce jeudi à la frontière avec le Mexique, au Texas, pour défendre son projet de mur et marteler son message sécuritaire, alors que la crise politique provoquée par le bras de fer budgétaire entre le président et ses opposants démocrates ne cesse de s'aggraver. Mercredi, le président américain a abruptement quitté une rencontre avec les ténors démocrates.
"Le président s'est levé et est parti", a relaté Chuck Schumer, leader des démocrates au Sénat, juste après cette brève réunion à la Maison Blanche. "Une nouvelle fois, nous avons assisté à un caprice parce qu'il ne pouvait obtenir ce qu'il voulait...". "Je viens de quitter une rencontre avec Chuck Schumer et Nancy Pelosi, totale perte de temps", a lancé, presque simultanément, le président américain dans un tweet rageur.
"J'ai dit bye bye", a ajouté le 45e président des Etats-Unis.
"Freiner l'immigration illégale"
Au lendemain d'un discours solennel depuis le Bureau ovale, au cours duquel il a usé d'un ton dramatique pour tenter de rallier coûte que coûte les Américains à son projet sécuritaire phare, Donald Trump a réaffirmé qu'il ne bougerait pas sur sa promesse de campagne emblématique. Le locataire de la Maison-Blanche réclame 5,7 milliards de dollars pour "une barrière en acier" ou un mur afin de freiner l'immigration illégale. Les démocrates refusent de débloquer des fonds pour ce projet qu'ils jugent "immoral" et inefficace.
Or la paralysie budgétaire a des conséquences très concrètes: depuis plus de deux semaines, quelque 800.000 fonctionnaires fédéraux ne sont plus payés. Et le record du plus long "shutdown" de l'histoire est sur le point de tomber: 21 jours, entre fin 1995 et début 1996, sous le présidence de Bill Clinton.
"Le parti est très uni"
Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, a accusé le président d'être obnubilé par cette construction et d'en oublier la dimension humaine de la crise budgétaire en cours pour les fonctionnaires concernés. "Il pense peut-être qu'ils peuvent juste demander plus d'argent à leur papa. Mais ils ne peuvent pas", a-t-elle lancé dans une allusion à peine voilée aux sommes énormes que Donald Trump a reçues de son père au début de sa carrière.
Peu après ce "clash" pour le moins inhabituel dans l'enceinte de la Maison-Blanche, le vice-président Mike Pence, présent lors de la réunion, est lui aussi venu s'exprimer devant les journalistes, pour tenter de dédramatiser la spectaculaire sortie du tempétueux magnat de l'immobilier. "Le président est entré dans la pièce et a distribué des bonbons", a-t-il lancé dans un sourire. "Je ne me souviens pas l'avoir entendu élever la voix ou taper du poing", a-t-il ajouté.
"Le parti est très très uni", avait assuré peu avant le président américain à l'issue d'une rencontre avec les sénateurs de son parti sur la colline du Capitole. "Les républicains veulent la sécurité aux frontières, ils veulent une barrière en acier ou un mur en béton, peu importe".