Dizaines de vols annulés en Ecosse en raison du nuage de cendres

Devant le tableau des départs à l'aéroport d'Edimbourg, en Ecosse. La propagation du nuage de cendres volcaniques a conduit mardi à l'annulation de dizaines de vols en Ecosse et à la fermeture partielle de l'espace aérien danois mais les experts estiment - -
La compagnie néerlandaise KLM, du groupe Air France-KLM, a annulé 16 vols qui étaient prévus ce mardi matin à destination ou en provenance de villes britanniques - Aberdeen, Glasgow, Edimbourg et Newcastle.
La britannique British Airways a également procédé à des annulations, de même que les compagnies Flybe, EasyJet et Aer Lingus. La compagnie à bas coûts Ryanair, très critique sur les interdictions de vol, a recensé 36 annulations au départ ou l'arrivée en Ecosse et précisé que l'aviation civile irlandaise lui avait interdit de rallier des aéroports écossais au moins jusqu'à mardi 13h00 (12h00 GMT).
L'éruption ce week-end du volcan islandais Grimsvotn a fait craindre que le transport aérien revive les perturbations majeures provoquées, un an plus tôt, par les cendres rejetées dans l'atmosphère par un autre volcan islandais, l'Eyjafjöll.
Cent mille vols avaient alors été annulés et dix millions de passagers bloqués, pour un manque à gagner estimé à 1,2 milliard d'euros pour le secteur.
Au Danemark, l'autorité du contrôle aérien Naviair a annoncé que le nord-ouest de l'espace aérien du pays était fermé ce mardi matin sous un plafond de 6.000 mètres. La fermeture partielle de l'espace aérien est pour l'heure prévue jusqu'à 10h00 GMT.
En Norvège, le trafic aérien est également perturbé sur les aéroports de Stavanger et de Karmoey, d'où décollent notamment les hélicoptères effectuant les liaisons avec les plateformes pétrolières qu'exploitent la Statoil et d'autres compagnies en mer du Nord.
"Nous ne pensions que (le nuage) arriverait aussi vite, mais il a été poussé par de forts vents d'ouest", a expliqué Dag Falk-Petersen, directeur général de l'opérateur norvégien des aéroports Avinor, sur l'antenne de la chaîne de télévision Tv2.
OBAMA ÉCOURTE SA VISITE EN IRLANDE
Redoutant les cendres volcaniques, le président américain Barack Obama a écourté sa visite en Irlande et s'est envolé dès lundi soir pour la Londres, deuxième étape de sa tournée diplomatique en Europe.
Même précaution pour Pep Guardiola, l'entraîneur du FC Barcelone, qui a décidé d'avancer de quarante-huit heures le déplacement de son équipe à Londres où aura lieu samedi la finale de la Ligue des champions, contre Manchester. Les joueurs et le staff du Barça décolleront dès ce mardi.
Les experts pensent toutefois qu'il y a peu de risque que l'éruption du Grimsvotn provoque une paralysie du transport aérien en Europe, comme ce fut le cas l'an dernier pendant six jours après celle de l'Eyjafjöll.
Sur CNN, le président islandais Olafur Grimsson a reconnu que l'éruption était "monumentale" mais a affirmé qu'elle ne provoquerait pas le même chaos que l'Eyjafjöll. "Pour ce qui est de l'Europe, a-t-il ajouté, cela ne ressemblera en rien à ce qui s'est passé l'an dernier. Il s'agit d'une éruption différente, et je pense aussi que l'Europe est mieux préparée désormais."
En France, qui accueille jeudi et vendredi un sommet des chefs d'Etat et du gouvernement du G8 à Deauville, les autorités ne s'attendent à aucune perturbation avant jeudi. "Pour les 48 prochaines heures, il n'y a strictement aucun risque sur l'espace aérien français", a déclaré le secrétaire d'Etat aux Transports, Thierry Mariani, lundi soir sur France 2.
La crainte de nouvelles perturbations avait plombé lundi les titres des compagnies aériennes sur les marchés boursiers, où elles avaient perdu entre 3 et 5%. Mardi dans les premiers échanges, le transport aérien est de nouveau en baisse, moins marquée, alors que la tendance générale des Bourses en Europe est en hausse.
Sur son blog, John Stevenson, volcanologue à l'Université de Manchester, rappelle que trois facteurs déterminent l'impact du nuage de cendres volcaniques sur le trafic aérien: la nature des cendres dégagées, la direction des vents autour du volcan et les normes fixées par les avionneurs.
Les conséquences sur le trafic aérien seront d'autant plus limitées, indiquent les vulcanologues, que les vents sont plus favorables et que la fumée est plus épaisse, et donc moins susceptible de se disperser, que l'année dernière.
Par Mark Trevelyan avec Omar Valdimarsson et Ingolfur Juliusson à Reykjavik; Jean-Stéphane Brosse, Guy Kerivel et Henri-Pierre André pour le service français