BFMTV
International

Deux morts et de nombreux blessés lors d'affrontements en Egypte

Affrontements place Tahrir, au Caire. Deux personnes ont été tuées et plusieurs centaines d'autres blessées samedi en Egypte, au Caire et à Alexandrie, lors d'affrontements qui ont éclaté entre forces de l'ordre et manifestants venus réclamer un transfert

Affrontements place Tahrir, au Caire. Deux personnes ont été tuées et plusieurs centaines d'autres blessées samedi en Egypte, au Caire et à Alexandrie, lors d'affrontements qui ont éclaté entre forces de l'ordre et manifestants venus réclamer un transfert - -

par Marwa Awad et Shaimaa Fayed LE CAIRE (Reuters) - Deux personnes ont été tuées et plusieurs centaines d'autres blessées samedi en Egypte lors...

par Marwa Awad et Shaimaa Fayed

LE CAIRE (Reuters) - Deux personnes ont été tuées et plusieurs centaines d'autres blessées samedi en Egypte lors d'affrontements qui ont éclaté entre forces de l'ordre et manifestants venus réclamer un transfert rapide des pouvoirs.

Dans des scènes qui n'étaient pas sans rappeler la révolution de février qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir, des centaines de jeunes Egyptiens ont scandé "le peuple veut la chute du régime" sur le place Tahrir au Caire face à la police antiémeute qui a fait usage de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène.

Les heurts ont éclaté lorsque les policiers ont tenté d'évacuer les quelque 500 manifestants qui se trouvaient toujours sur la place au lendemain d'une grande manifestation qui avait réuni 50.000 personnes, essentiellement des islamistes.

Un homme de 23 ans a été tué et 676 personnes ont été blessées dans les échauffourées qui sont produites dans la capitale égyptienne, selon le porte-parole du ministère de la Santé cité par l'agence de presse officielle Mena.

Selon la télévision d'Etat, 40 policiers ont été blessés et 18 "fauteurs de trouble" ont été arrêtés.

Les affrontements semblaient avoir cessé dimanche matin, ont indiqué des témoins.

L'agence Mena fait état d'un autre manifestant tué à Alexandrie, la deuxième ville du pays, où quelque 800 personnes s'étaient rassemblées devant le siège des services de sécurité en scandant "les responsables du ministère de l'Intérieur sont des voyous."

A Suez, dans l'est du pays, un millier de manifestants se sont massés devant un commissariat de la ville avant de jeter des pierres et de tenter de pénétrer à l'intérieur du bâtiment. Les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes et en l'air pour disperser la foule.

RÔLE ACCRU DE L'ARMÉE

Le parti Liberté et justice de la mouvance des Frères musulmans a dénoncé la dispersion du sit-in du Caire par les forces de l'ordre. "L'intervention (contre le sit-in) a dégénéré en blessures, certaines graves, selon les médias", a-t-il indiqué dans un communiqué. "Cela rappelle les pratiques du ministère de l'Intérieur de l'ancien régime."

Le gouvernement égyptien, supervisé par le Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui dirige le pays depuis la chute de Moubarak, a présenté au début du mois une proposition constitutionnelle accordant à l'armée une autorité exclusive sur la gestion de ses affaires et de son budget.

Cette disposition devait être négociée avec les groupes islamistes et libéraux mais les discussions ont été rompues.

Une quarantaine d'associations et de partis politiques avaient appelé à manifester vendredi pour dénoncer cette proposition constitutionnelle et "protéger la démocratie et le transfert du pouvoir."

Selon une dépêche de l'agence Mena diffusée samedi soir, le vice-Premier ministre Ali al Silmi a modifié deux articles contestés du projet. L'alinéa de l'article 9 qui faisait de l'armée la garante de la légitimité constitutionnelle a ainsi été retiré.

Celui selon lequel les forces gouvernementales devaient être seules responsables de leurs affaires internes, de leur budget et de leur législation a en outre été modifié, tout comme l'article 10, qui annonçait la création d'un Conseil national de défense présidé" par le chef de l'Etat.

La première phase des élections législatives, premier scrutin de l'après-Moubarak, doit débuter le 28 novembre.

Jean-Philippe Lefief et Marine Pennetier pour le service français