Défilé à Bruxelles contre la libération de l'ex-femme de Dutroux

Manifestation à bruxelles contre la libération de l'ex-femme de dutroux - -
Malgré une température caniculaire ( 37 °), des milliers de personnes ont manifesté hier à Bruxelles entre 2 000 et 5 000 personnes, pour dire non à la libération conditionnelle de Michelle Martin, l'ex-femme du meurtrier pédophile Marc Dutroux. Le tribunal d'application des peines de Mons a décidé fin juillet de placer Michelle Martin, qui a purgé 16 des 30 ans de prison auxquels elle a été condamné, en liberté conditionnelle dans un couvent, ce qui a soulevé un tollé. Le procureur général a fait appel de cette décision et la cour de cassation doit se prononcer le 28 août.
Les crimes de Marc Dutroux, arrêté en 1996 puis reconnu coupable de l'enlèvement et du viol de six fillettes, dont deux ont été tuées de ses mains tandis que deux autres sont mortes de faim, continuent à hanter la Belgique. Il a été condamné à la prison à perpétuité. « Nous voulons une réforme fondamentale du système judiciaire (...) et plus de place pour les victimes », a déclaré Jean-Denis Lejeune, père de l'une des victimes, s'adressant aux manifestants qui ont bravé la canicule.
En Belgique, les détenus ayant effectué un tiers de leur peine peuvent bénéficier d'une remise en liberté conditionnelle s'ils répondent à certaines conditions. « Pour être efficace, la politique pénale doit, en plus des peines, proposer des mesures positives aux condamnés, des mesures qui sont contrôlées et respectées », a plaidé Hervé Louveaux, président du syndicat de la magistrature. Dans un entretien publié samedi par Le Soir, d'Annemie Turtleboom, ministre de la Justice, indique que son cabinet a finalisé un projet de loi visant à introduire des peines incompressibles. La possible remise en liberté de Michelle Martin a déjà donné lieu à cinq manifestations à Malonne, village situé à 60 km au sud-est de Bruxelles, où se trouve le couvent des Clarisses qui pourrait l'accueillir. Le bâtiment est voisin d'une école maternelle.
« Elle va être libérée, c’est très tôt »
« L’objectif et le message, c’était de faire prendre conscience à nos politiques de reprendre en main très rapidement la réforme de la justice et le mettre à l’agenda en premier point à la rentrée politique, explique Jean-Denis Lejeune, le père de Julie l'une des victimes de Marc Dutroux. Michelle Martin va être libérée sous conditions. Elle ne sera pas dans une prison dorée. Elle va être libérée. C’est une femme qui est multirécidiviste. Elle est coupable d’enlèvements, de viols et de la mort de quatre enfnats. Après 15 ans de prison, elle est dehors alors qu’elle en a pris pour 30 ans. C’est très tôt, mais c’est la loi et nous sommes impuissants avec la loi telle qu’elle est pour le moment ».