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Crash du vol EgyptAir: le désarroi des familles, qui attendent toujours les corps de leurs proches

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Plus d’un mois après le crash du vol EgyptAir, qui s’est abîmé en Méditerranée le 19 mai, les familles des quinze victimes françaises attendent toujours de savoir quand les corps pourront de leurs proches leur être rendus. Elles dénoncent un manque criant d’informations.

Le vol EgyptAir reliant Paris au Caire s'est abimé en mer Méditerranée le 19 mai avec 66 personnes à son bord, dont 15 Français. Un mois et demi après la drame, les familles des victimes expriment leur désarroi. Pierre Heslouin, 75 ans, et son fils Quentin, 41 ans, se trouvaient tous les deux à bord du vol d'Egyptair qui a disparu en mer le 19 mai. Leurs filles et soeurs ne connaissent toujours pas les raisons du crash et n'ont pas récupéré les corps de leurs proches, une étape pourtant essentielle qui leur permettra d'entamer le processus de deuil.

L'analyse d'une des boîtes noires de l'avion a confirmé le 29 juin la présence de fumée dans les toilettes et à l'avant de la cabine, juste avant que l'avion ne sorte des écrans radars, sans que l’on sache si la fumée provenait de la cabine passagers ou du cockpit, ce qui aurait pu gêner les pilotes. La confirmation de cet élément est importante, mais elle ne suffit pas à expliquer le crash.

Les familles sont informées par la presse

Cette nouvelle, Julie et Aude, l'ont apprise dans la presse. Avec cette annonce, l'hypothèse de l'attentat, initialement mise en avant par l'Egypte, cède du terrain au profit de celle de l'incident technique. 

"Comme on sait que c'est l'Egypte qui a la main mise, qui pilote l'enquête de sécurité, on s'interroge sur la réalité des informations, explique Julie. On s’inquiète aussi de pas avoir, à chaque fois, la primeur de ces informations."

Une inquiétude partagée par l’ensemble des familles de victimes françaises, qui, pour faire entendre leur voix, se sont constituées en association.

"Il nous est difficile d’apprendre l’avancement des recherches principalement par voie de presse", peut-on lire dans une lettre, partagée sur leur page Facebook, qu’elles ont adressée à François Hollande le 17 juin. A chaque avancée, les familles n’obtiennent que dans un second temps la confirmation du ministère des Affaires étrangères.

Elles espèrent rencontrer le président afin de s’assurer, disent-elles, de "l’engagement personnel" du Président "pour restituer les corps des 15 ressortissants français à leur famille et garantir que tout la lumière sera faite sur les causes de cette catastrophe", peut-on lire sur la lettre.

Les données ont été renvoyées au Caire

Les deux boîtes noires de l'Airbus A320, qui doivent aider à déterminer les causes de la catastrophe, avaient été repêchées mi-juin mais leurs cartes mémoire étaient illisibles et elles avaient été expédiées par l'Egypte en France pour y être réparées. Après avoir été rendues lisibles, les données de l'une d'entre elles ont été renvoyées mardi au Caire pour être "déchiffrées et étudiées" au ministère de l'Aviation civile, a indiqué la commission d'enquête dans un communiqué.

En France, une information judiciaire a été ouverte pour "homicides involontaires", selon le parquet qui avait initié une enquête préliminaire le 19 mai, une procédure classique du fait de la présence de ressortissants français parmi les victimes.

Des fragments humains ont été retrouvés, mais aucune identification n'a encore eu lieu. "Mon sentiment, c'est que la priorité est donnée à l'enquête. Le relevage des corps, la récupération de l’épave, on a très peu d'informations à ce sujet", regrette Aude, la soeur de Julie et de Quentin. Pour répondre à ces questions, deux médecins légistes français ont rejoint l'Egypte.

C.V. avec Annabelle Rouleau, Julia Van Aelst et Guillaume Bernhard