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Bolsonaro ironise sur son "ami Macron" et veut développer l'Amazonie

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro - Image d'illustration - Sergio Lima - AFP

Le président brésilien a réaffirmé mardi vouloir développer économiquement le pays grâce aux "richesses" dont regorge la forêt tropicale, notamment à travers l'extraction minière.

Le bras de fer entre Jair Bolsonaro et le chef de l'Etat français autour de l'Amazonie continue.Le président brésilien a ironisé mardi sur son "ami Macron", tout en réaffirmant sa volonté de développer économiquement la plus grande forêt tropicale de la planète.

"Je suis reconnaissant à (Emmanuel) Macron, mon ami Macron, grâce auquel le peuple brésilien a pu connaître une Amazonie qu'il ne connaissait pas, avec ses richesses", a-t-il déclaré à la presse à Brasilia, prononçant avec emphase et à la française le nom du président.

Cette nouvelle petite phrase intervient après que Jair Bolsonaro a exigé à plusieurs reprises que Emmanuel Macron "se rétracte" sur le dossier de l'Amazonie, mis au menu du G7 de Biarritz fin août. Le président français avait suscité l'ire de son homologue pour avoir évoqué une internationalisation de la préservation de l'Amazonie et estimé que la souveraineté sur l'Amazonie était une question ouverte.

Bolsonaro veut continuer à exploiter la forêt

"Notre Amazonie est plus grande que celle des autres pays", a répliqué mardi Jair Bolsonaro concernant la superficie de l'Amazonie que le Brésil abrite sur son territoire (60%), avec huit autres pays, dont la France grâce à la Guyane. Et le président brésilien compte bien continuer à l'exploiter.

En Amazonie, "nous avons des richesses incalculables, si nous savions exploiter ces richesses de manière rationnelle et avec de la valeur ajoutée (cela apporterait) une impulsion formidable à notre économie", a déclaré Jair Bolsonaro.

Depuis son arrivée au pouvoir en janvier, Jair Bolsonaro a fortement encouragé le développement de l'agriculture et de l'élevage en Amazonie et s'est dit favorable à l'extraction minière - y compris dans les réserves indigènes - dans le très riche sous-sol amazonien. La déforestation, qui progresse rapidement sous son gouvernement, est jugée par les spécialistes largement responsable de l'avancée des incendies en Amazonie.

La forêt toujours en proie aux flammes

Sur le terrain, l'entrée en action de l'armée brésilienne depuis plus d'une semaine n'a toujours pas fait baisser le nombre d'incendies. Plus de la moitié des 1.284 nouveaux départs de feu enregistrés lundi soir en 24 heures par l'institut INPE dans l'ensemble du Brésil l'ont été en Amazonie, malgré le déploiement de 18 avions et 3.900 hommes.

Les autorités israéliennes ont annoncé mardi l'envoi le soir même d'une délégation de pompiers et d'experts en catastrophes naturelles pour aider le Brésil face aux incendies.

Enfin, après avoir annulé la veille pour raisons médicales sa participation à un sommet régional sur les incendies en Amazonie prévu vendredi en Colombie, Jair Bolsonaro a indiqué qu'il assisterait au sommet par téléconférence. Il doit être opéré dimanche à Sao Paulo pour la quatrième fois depuis l'attentat à l'arme blanche qui avait failli lui coûter la vie durant sa campagne électorale le 6 septembre 2018.

Manon Fossat avec AFP