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Benjamin Netanyahu interrogé par la police sur fond de soupçon de corruption

Benjamin Netanyahu à la Knesset, le 2 janvier 2017.

Benjamin Netanyahu à la Knesset, le 2 janvier 2017. - GALI TIBBON - AFP

Benjamin Netanyahu est soupçonné d'avoir perçu illégalement des cadeaux de la part d'entrepreneurs israéliens et étrangers. Il rejette les accusations mais sa situation politique est fragilisée.

La police israélienne a interrogé ce lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, soupçonné d'avoir reçu des "cadeaux illégaux" de la part d'hommes d'affaires. Cette audition a duré trois heures, et a pris fin dans la soirée. 

Benjamin Netanyahu y voit un complot des médias

La radio publique a précisé que trois enquêteurs étaient arrivés vers 18h30, selon l'heure locale (17h30 heure française), à la résidence de Benjamin Netanyahu située dans un quartier huppé du centre de Jérusalem. L'enquête doit établir si l'homme politique, qui a rejeté les accusations, a reçu des cadeaux d'une valeur estimée à plusieurs dizaines de milliers de dollars de la part d'entrepreneurs israéliens et étrangers. Si ces faits étaient confirmés, ils pourraient valoir à Benjamin Netanyahu une inculpation pour "abus de confiance".

Le ministère de la Justice a communiqué dans la foulée de l'interrogatoire. Une partie des informations reçues par la police, selon lesquelles le Premier ministre s'est fait payer des voyages à l'étranger "de façon systématique" par des personnes fortunées qui lui ont aussi fait des cadeaux, ont suscité "un soupçon raisonnable de délit qui a justifié l'ouverture d'une enquête pénale", précise ainsi le texte publié par le ministère. 

Les médias font également état d'un deuxième dossier qui pourrait porter sur des accusations plus graves de corruption, mais sans donner le moindre détail. Dans des messages sur sa page Facebook, Benjamin Netanyahu s'est défendu lundi de toute malversation, accusant ses opposants politiques ainsi que certains médias de vouloir "le faire tomber non pas lors d'élections comme le prévoit la démocratie" mais en montant une campagne contre lui.

Il a réaffirmé, en ouverture de la réunion du Likoud à la Knesset, dont une retransmission vidéo a été postée sur sa page Facebook: "Il n'y aura rien car il n'y a rien", une formule qu'il a déjà utilisée à plusieurs reprises dans le passé pour répondre à ses détracteurs.

La législation israélienne prévoit que tout membre d'un gouvernement contre lequel un acte d'accusation pour corruption est présenté doit démissionner.

Déjà embourbé dans l'affaire Mimran

Pendant huit mois, les policiers ont mené des investigations en secret sur ce dossier. Les interrogatoires d'une cinquantaine de témoins ont permis récemment "d'enregistrer une percée décisive", selon la presse. Le Premier ministre a par ailleurs reconnu avoir reçu de l'argent du magnat français Arnaud Mimran qui a écopé en juillet d'une peine de huit ans de prison pour une escroquerie à la taxe carbone de 283 millions d'euros.

La justice israélienne peut avoir la main lourde dans les affaires de corruption. 

R.V. avec AFP