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Ayrault à l’Assemblée : «Face à la barbarie, la passivité ne peut être une option»

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ce mercredi à l'Assemblée nationale.

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ce mercredi à l'Assemblée nationale. - -

S'exprimant devant les députés à l'Assemblée nationale, le 1er ministre Jean-Marc Ayrault a défendu mercredi la nécessité d'une intervention en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad.

Défection du Royaume-Uni, hésitation des Etats-Unis, inflexion de la Russie… Quel que soit le climat international, la France se doit de réagir après les attaques chimiques en Syrie, a répété Jean-Marc Ayrault mercredi, à l’Assemblée. Le Premier ministre a défendu devant les députés le principe d'une action militaire « ponctuelle », « proportionnée » et « collective » contre des objectifs « significatifs » en Syrie, en riposte à l'usage présumé d'armes chimiques par le régime de Bachar al Assad. « Face à la barbarie, la passivité ne peut être une option, pas pour la France en tout cas », a déclaré Jean-Marc Ayrault, qui ouvrait un débat sur la crise syrienne.

« Ne pas réagir c'est laisser Bachar al-Assad poursuivre ses atrocités »

« Ne pas réagir c'est laisser Bachar al-Assad poursuivre ses atrocités, encourager la prolifération et l'emploi d'armes de destruction massive, abandonner la Syrie et la région toute entière au chaos et céder aux menaces », a ajouté Jean-Marc Ayrault. Il a notamment estimé que l'absence de réaction à l'utilisation d'armes prohibées enverrait un très mauvais signal à des pays comme l'Iran et la Corée du Nord, qui pourraient y voir un feu vert pour utiliser leurs armes nucléaires.
Face à une majorité et une opposition divisées sur l'opportunité d'une action militaire, il a assuré que la France prendrait « toutes ses responsabilités » mais n'agirait qu'au sein d'une coalition, que le président François Hollande, a-t-il dit, s'efforce de constituer. 

Jacob : « Vous ne pourrez échapper à un vote de l'Assemblée »

« La France peut-elle sérieusement, sans aucun allié européen, se lancer tête baissée dans une aventure de la sorte ? Nous ne le pensons pas », a lancé dans la foulée le président du groupe UMP, Christian Jacob, évoquant plus tard une France « isolée comme elle ne l'a jamais été, spectatrice de ce qui se passera le 9 septembre à Washington (date du vote du Congrès sur la question d’une intervention en Syrie, ndlr) », alors qu'elle devrait être « alliée » mais non « alignée » sur les Etats-Unis. Martelant que « le président de la République n'a pas reçu mandat de s'affranchir du cadre des Nations unies », il a prévenu que « si, d'aventure il venait à prendre cette lourde responsabilité, les députés de l'UMP ne le soutiendraient pas ». Et de marteler : « Vous ne pourrez échapper, d'une manière ou d'une autre, à un vote formel de l'Assemblée nationale ».

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Philippe Gril avec agences