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Au moins 90 morts dans un massacre à Houla

MASSACRE DANS LA VILLE SYRIENNE DE HOULA

MASSACRE DANS LA VILLE SYRIENNE DE HOULA - -

par Joseph Logan BEYROUTH (Reuters) - Les forces de Bachar al Assad ont commis vendredi l'attaque la plus meurtrière en Syrie depuis l'entrée en...

par Joseph Logan

BEYROUTH (Reuters) - Les forces de Bachar al Assad ont commis vendredi l'attaque la plus meurtrière en Syrie depuis l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu en tuant plus de 90 personnes, dont des dizaines d'enfants, à Houla, a accusé samedi l'opposition au régime.

Sur des images diffusées sur YouTube et censées montrer les victimes de ce bombardement, on peut voir les corps ensanglantés d'enfants aux crânes défoncés par des éclats d'obus allongés dans une pièce retentissant de pleurs.

Les affirmations sur ce carnage supposé ne peuvent être vérifiées de manière indépendante en raison des restrictions imposées par le régime au travail des journalistes.

Ces violences, si leur bilan est confirmé, sont les plus meurtrières depuis l'entrée en vigueur le 12 avril d'un cessez-le-feu proposé par Kofi Annan, émissaire spécial de la Ligue arabe et des Nations unies. Cette cessation des hostilités vise à mettre fin au bain de sang en Syrie, où Bachar al Assad est confronté depuis mars 2011 à un mouvement de contestation prenant de plus en plus des allures de guerre civile.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), installé en Grande-Bretagne, rapporte que des habitants de Houla fuient cet ensemble de localités du centre de la Syrie par crainte de nouveaux bombardements.

La télévision d'Etat a diffusé des images semblables à celles rendues publiques par les opposants mais en qualifiant les cadavres ensanglantés de victimes d'un massacre commis par des bandes "terroristes", sans plus de précisions.

Le Conseil national syrien (CNS), structure tentant péniblement d'unifier l'opposition à Bachar al Assad, a pour sa part avancé un bilan de "plus de 110 morts", dont une moitié d'enfants.

PARIS ÉVOQUE UN "RÉGIME ASSASSIN"

"Certaines victimes ont été touchées par d'intenses bombardements tandis que d'autres, des familles entières, ont été massacrées", écrit Bassma Kodmani, responsable des relations extérieures du CNS, dans un communiqué.

Selon des sources de l'opposition, les forces régulières syriennes ont ouvert le feu sur des manifestants qui s'étaient regroupés à Houla puis ont bombardé à l'artillerie cet ensemble de localités situé au nord de Homs, elle-même bombardée.

Le CNS a exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à réagir.

"Le Conseil national syrien demande au Conseil de sécurité de se réunir en urgence pour examiner la situation à Houla et pour déterminer la responsabilité des Nations unies face à de tels meurtres collectifs, expulsions et déplacements forcés de quartiers entiers", ajoute Bassma Kodmani.

Dans le cadre du plan de paix de Kofi Annan, l'Onu a quasiment achevé le déploiement de 300 observateurs non armés chargés de surveiller le respect du cessez-le-feu.

Selon l'OSDH, des observateurs de l'Onu se sont rendus samedi à Taldou, l'une des localités d'Houla, où des coups de feu ont été entendus durant leur visite.

Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, la France a dénoncé samedi le "régime assassin" de Bachar al Assad après l'attaque de Houla.

La Syrie a aussi été le théâtre récemment d'une vague d'attentats à la bombe.

Paralysée par l'antagonisme entre la Russie, d'une part, et les Etats-Unis et leurs alliés européens et arabes, d'autre part, l'Onu a jugé que ces attentats étaient probablement l'oeuvre de "groupes terroristes établis".

Henri-Pierre André et Bertrand Boucey pour le service français