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Attentats de Jakarta en 2016: peine de mort pour un extrémiste islamiste

Le prédicateur islamiste indonésien Aman Abdurrahman (C) à son arrivée le 22 juin 2018 au tribunal de Jakarta qui l'a condamné à la peine capitale pour avoir ordonné les attentats suicide de 2016 dans la capitale indonésienne

Le prédicateur islamiste indonésien Aman Abdurrahman (C) à son arrivée le 22 juin 2018 au tribunal de Jakarta qui l'a condamné à la peine capitale pour avoir ordonné les attentats suicide de 2016 dans la capitale indonésienne - BAY ISMOYO, AFP

Le prédicateur Aman Abdurrahman a été condamné ce vendredi à la peine capitale pour avoir ordonné les attentats suicide de Jakarta en 2016.

Un extrémiste islamiste a été condamné ce vendredi à la peine de mort en Indonésie pour avoir ordonné les attentats suicide à Jakarta en 2016, premières attaques meurtrières revendiquées par Daesh en Asie du Sud-Est.

Condamné à la peine capitale

Le prédicateur Aman Abdurrahman a été "reconnu coupable d'avoir commis un acte de violence terroriste (et) condamné à la peine de mort", a déclaré le président du tribunal, Akhmad Zaini, lors du prononcé du jugement en présence de policiers lourdement armés déployés dans la salle et à l'extérieur.

Le juge a ajouté que l'extrémiste islamiste était impliqué dans d'autres attaques. Assis sur une chaise face au tribunal, le condamné n'a guère réagi à l'annonce de la peine capitale.

Il a fait des gestes en direction de ses avocats et s'est brièvement accroupi pour embrasser le sol avant de prononcer quelques mots inaudibles.

L'un de ses avocats, Asludin Hatjain, a estimé que le jugement était une décision "injuste", citant le manque de preuves à l'égard de son client.

Prédicateur et recruteur

Aman Abdurrahman est considéré comme le chef de facto de tous les partisans de Daesh en Indonésie et il est le leader spirituel du mouvement extrémiste islamiste Jamaah Ansharut Daulah (JAD) qui a fait allégeance à Daesh. Le prédicateur communique avec les dirigeants de Daesh et est le principal traducteur de sa propagande en Indonésie, selon des experts.

Au cours du réquisitoire prononcé le mois dernier, le procureur avait requis la peine capitale. Lors des attentats de Jakarta les quatre assaillants avaient été tués. Un café Starbucks et une guérite de police avaient été détruits dans un quartier du centre de la capitale abritant des centres commerciaux, les bureaux de plusieurs agences de l'ONU ainsi que des ambassades, notamment la représentation française.

Des policiers de l'anti-terrorisme escortent le 22 juin 2018 à Jakarta le prédicateur indonésien Aman Abdurrahman (C) après sa condamnation à la peine capitale pour avoir ordonné les attentats suicide dans la capitale indonésienne en 2016
Des policiers de l'anti-terrorisme escortent le 22 juin 2018 à Jakarta le prédicateur indonésien Aman Abdurrahman (C) après sa condamnation à la peine capitale pour avoir ordonné les attentats suicide dans la capitale indonésienne en 2016 © BAY ISMOYO, AFP

Les autorités indonésiennes estiment que le JAD est aussi impliqué dans les attentats suicide perpétrés en mai à Surabaya, deuxième ville d'Indonésie. Deux familles incluant deux fillettes âgées de 9 et 12 ans avaient attaqué une église et un commissariat de police, tuant 13 personnes. Les 13 assaillants avaient péri. Abdurrahman n'a pas été inculpé pour ces attaques.

Bien qu'en détention depuis 2010, le prédicateur islamiste aurait recruté des militants pour le compte de Daesh, selon des observateurs.

Le mouvement extrémiste responsable de plusieurs attaques

Le JAD, créé en 2015, serait composé de plus d'une vingtaine de groupes extrémistes indonésiens qui ont fait allégeance au chef de Daesh, Abou Bakr al-Baghdadi, selon le département d'Etat américain.

Outre les attentats de Jakarta en 2016, le JAD est à l'origine d'une autre attaque commise en 2017 contre une station de bus de la capitale, dans laquelle trois policiers avaient été tués et une dizaine d'autres blessés.

M. F. avec AFP