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Attentat déjoué, sécurité renforcée, possible boycott de Bolsonaro: l'investiture de Lula se prépare

Lula célèbre sa victoire, après l'annonce des résultats de l'élection présidentielle, avenue Paulista, à Sao Paulo, le 30 octobre 2022

Lula célèbre sa victoire, après l'annonce des résultats de l'élection présidentielle, avenue Paulista, à Sao Paulo, le 30 octobre 2022 - Caio GUATELLI / AFP

Dimanche 1er janvier prochain, Lula sera intronisé dans ses fonctions de président du Brésil, quelques semaines après sa victoire serrée contre son prédécesseur Jair Bolsonaro. Les autorités ont promis une sécurité maximale autour de l'événement, quelques jours après qu'un projet d'attentat a échoué.

La sécurité du président élu Lula sera assurée par une mobilisation complète des forces de l'ordre, a assuré son équipe ce mardi, à cinq jours de son investiture et après qu'une tentative d'attentat à l'explosif a été découverte dans la capitale brésilienne.

Dimanche "les forces de police du District Fédéral (de Brasilia) seront mobilisées à 100% pour garantir la sécurité non seulement du président, mais aussi des délégations étrangères et de la population", a déclaré à la presse Flavio Dino, son futur ministre de la Sécurité publique.

La peur d'un attentat

Les plans pour les cérémonies "n'ont pas été modifiés", a poursuivi le ministre, interrogé sur la possibilité que Luiz Inacio Lula da Silva descende l'Esplanade des ministères à bord d'une voiture fermée au lieu de la traditionnelle Rolls Royce décapotable. La décision "sera prise en temps voulu", a toutefois posé Flavio Dino, lors d'une conférence de presse à laquelle assistaient le futur ministre de la Défense et le gouverneur de Brasilia, chargé de la police locale.

La cérémonie d'intronisation se déroulera de manière "sûre et pacifique", a ajouté Flavio Dino, alors que Brasilia se prépare à accueillir des centaines de milliers de personnes. De nombreux sympathisants du président élu de gauche ont exprimé sur les réseaux sociaux leur crainte de troubles ou d'attentats.

Une peur redoublée par la découverte, samedi dernier, d'un engin explosif dans un camion-citerne près de l'aéroport de Brasilia. Activé, l'engin n'a pas explosé. L'homme qui l'avait déposé a été arrêté et voulait, selon ses déclarations à la police publiées par la presse locale, "provoquer le chaos" et "l'intervention des forces armées" afin d'"empêcher l'établissement du communisme au Brésil". Un nombre d'armes impressionnant a été trouvé chez ce sympathisant du président sortant d'extrême droite Jair Bolsonaro.

Vers un départ de Bolsonaro vers les Etats-Unis?

Des bolsonaristes radicaux ont bloqué des routes et manifesté devant des casernes dans le pays après la victoire très serrée de Lula au scrutin du 30 octobre. Deux mois plus tard, il y a toujours des manifestations, devant certaines casernes, de l'armée de bolsonaristes qui ne reconnaissent pas la victoire de Lula et exigent une intervention militaire. Flavio Dino a assuré que "des petits groupes terroristes ou extrémistes" ne suffiraient pas à ébranler la démocratie brésilienne.

Jair Bolsonaro, qui n'a jamais félicité Lula, n'apparaît quasiment plus en public depuis sa défaite à la présidentielle. Il n'a pas condamné divers incidents provoqués par ses supporters. Il est peu probable qu'il ceigne Lula de l'écharpe présidentielle le 1er janvier, comme le veut la tradition institutionnelle.

Et les médias brésiliens spéculaient sur un éventuel départ mercredi du président sortant - officiellement en fonction jusqu'au 31 décembre - pour les Etats-Unis, le média d'information Uol assurant même que Jair Bolsonaro avait confié à des proches sa volonté de rester "un mois ou deux" en Floride, et plus précisément à Mar-a-Lago, où l'ex-président américain Donlad Trump, dont il est demeuré proche, possède un hôtel de luxe en plus de sa propriété personnelle.

Robin Verner avec AFP