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Attaque meurtrière à Houla : 32 enfants tués

Attentat en Syrie au cours de l'année 2011

Attentat en Syrie au cours de l'année 2011 - -

C'est l'attaque la plus meurtrière en Syrie depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 12 avril dernier. Vendredi, plus d'une centaine de personnes ont été tuées. Parmi elles, 32 enfants de moins de 10 ans.

Vendredi, en Syrie entre 92 et 114 personnes ont été tuées dans la ville de Houla au nord de Homs. 32 enfants de moins de 10 ans figurent parmi les victimes. Selon l'opposition, les forces régulières syriennes auraient ouvert le feu sur des manifestants avant de bombarder la ville à l'artillerie lourde. La télévision d'Etat, elle, évoque un massacre commis par des « bandes terroristes ».
Du côté de la communauté internationale, la condamnation est unanime: Washington parle d' « atrocité », Paris d' « un niveau de barbarie sans précédent ». Quant au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki Moon, il a exigé du « gouvernement syrien qu'il cesse immédiatement de recourir à des armes lourdes dans des zones d'habitation », alors que les Nations Unies qui ont quasi achevé le déploiement de 300 observateurs non armés chargés de surveiller le respect du cessez-le-feu.

« On est en situation de guerre civile depuis un an »

Richard Labévière est journaliste, spécialiste du Proche et Moyen Orient. Pour lui, il y a une guerre civile en Syrie : « On est très clairement en situation de guerre civile depuis un an environ. Il y a un an le dire, c’était pro-Assad. On voit bien que depuis juin/juillet dernier, les armes sont entrées régulièrement dans le pays par la frontière jordanienne, par le Liban, par Tripoli, par la Turquie. Ce massacre a mis en scène des groupes armés équipés de mortier et de missiles anti-char. Cela montre une amélioration certaine dans l’armement des groupes qui s’affrontent à l’armée gouvernementale ».

« Les observateurs, seuls témoins du bain de sang »

Hala Kodmani est journaliste franco-syrienne. Malgré les attaques en leur présence, elle estime qu’il est toujours indispensable d’avoir des observateurs sur le terrain : « Ce sont les seuls témoins extérieurs du bain de sang qui est en train de se passer en Syrie. Il était important que les observateurs aillent sur place après le massacre. Je crois qu’ils sont en train de documentaires. Et, malgré tout, il est important qu’il y ait des témoins même s’ils ne servent pas du tout à prévenir les combats et les attaques. Ils ne font plus peur à qui que ce soit, surtout pas aux forces du régime »

« Au-delà de la Syrie, l’enjeu, c’est l’Iran »

Richard Labévière est journaliste, spécialiste du Proche et Moyen Orient. Pour lui, une intervention en Syrie impliquerait beaucoup d’acteurs différents ce qui pose problème : « Une intervention impliquerait les Russes, L’Iran et une intervention diplomatique de la Chine. On est, sur le plan international, au conseil de sécurité de l’ONU, dans une situation de blocage dont l’enjeu au-delà de la Syrie est bien évidemment l’Iran. Donc là on retombe dans les grandes manœuvres pour empêcher le programme nucléaire iranien ».

« Pas de confrontation avec les Russie et la Chine »

Hala Kodmani une intervention de la communauté internationale pourrait envenimer la situation et c’est une des raisons de sa non intervention : « La communauté internationale ne veut pas d’une confrontation avec les pays qui bloquent ce genre d’intervention : la Russie et la Chine en premier lieu. Il y a un grand marchandage international. Je crois que le massacre de Houla, même s’il a beaucoup remué l’opinion publique je ne pense pas que dans les jours qui viennent ça va changer fondamentalement. Ça pourrait rendre la Russie et la Chine plus hésitantes maintenant ».