Atlantis prépare son ultime mission

Sur le pas de tir de Cap Canaveral, la navette Atlantis se tient prête pour son ultime mission vers la Station spatiale internationale, prévue ce vendredi et après laquelle les Etats-Unis mettront un terme au programme de navettes spatiales. /Photo prise - -
par Irene Klotz
CAP CANAVERAL, Floride (Reuters) - Atlantis doit s'élancer vendredi, si le temps le permet, du pas de tir de Cap Canaveral pour le 135e et dernier vol de la navette spatiale américaine.
Le décollage est prévu à 11h26 heure locale (15h26 GMT) mais les quelque 750.000 passionnés qui ont envahi la région du cap floridien pourraient devoir patienter jusqu'au week-end pour assister à l'ultime lancement d'une navette en orbite.
Les météorologues de la Nasa évaluaient jeudi à 70% le risque d'un report du décollage en raison de la pluie, des nuages et des orages. "C'est juste notre mélange tropical habituel", a déclaré l'un d'eux aux journalistes.
La météo devrait s'améliorer samedi, mais les chances que le temps soit favorable ne sont encore évaluées qu'à 60%.
Pour sa dernière mission, Atlantis, à bord duquel prendra place un équipage minimal de quatre astronautes, assurera le ravitaillement de la Station spatiale internationale (ISS) en nourriture, vêtements et équipement scientifique.
Il s'agira de la mission sans doute la plus routinière jamais effectuée par une navette mais elle reste indispensable pour garantir l'approvisionnement de l'ISS au cas où les entreprises privées chargées de prendre le relais l'an prochain avec de nouveaux engins rencontreraient des problèmes.
Space Exploration Technologies (SpaceX), propriété de l'entrepreneur spécialisé dans internet Elon Musk, a testé avec succès en décembre dernier sa capsule Dragon en orbite et espère atteindre l'ISS lors d'un deuxième essai cette année.
L'autre ravitailleur, développé par la société aérospatiale Orbital Sciences, n'a pas encore été testé.
VERS LA LUNE ET AU-DELÀ
La mission d'Atlantis doit durer douze jours, dont huit à bord de l'ISS.
La Nasa a réduit la taille de l'équipage afin qu'il puisse regagner la Terre à bord d'une capsule Soyouz au cas où la navette serait trop endommagée pour le retour.
Depuis l'explosion en vol de la navette Columbia et la mort de sept astronautes le 1er février 2003, la Nasa prévoyait une navette de secours mais Atlantis, dernier orbiteur, en sera privée.
La Nasa participe au projet international de l'ISS, dont la construction a été entamée en 1998 à 350 km au-dessus de la Terre, et c'est l'une des raisons pour laquelle les Etats-Unis ont décidé de relancer le programme des navettes après le drame de 2003.
La fin du programme, lancé en 1981, permettra à la Nasa d'économiser quatre milliards de dollars par an de coûts opérationnels et d'utiliser l'argent pour développer d'autres engins capables, contrairement aux navettes, de voyager au-delà de l'ISS, vers la Lune, des astéroïdes, voire Mars.
Seule la Russie assurera par la suite le transport des astronautes américains vers l'ISS, moyennant 50 millions de dollars par personne.
Jean-Stéphane Brosse pour le service français