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VIDEO - Séisme au Népal: un alpiniste filme l'avalanche sur l'Everest

Le camp de base de l'Everest ravagé après le passage d'une violente avalanche, conséquence du séisme au Népal, le 25 avril.

Le camp de base de l'Everest ravagé après le passage d'une violente avalanche, conséquence du séisme au Népal, le 25 avril. - Roberto Schmidt - AFP

Le séisme meurtrier qui a frappé de plein fouet le Népal, samedi, faisant au moins 3.700 morts selon un dernier bilan, a provoqué plusieurs avalanches sur les pentes de l'Everest, le plus haut sommet du monde, situé à la frontière entre le Népal et la Chine.

Un "immeuble blanc de 50 étages". La métaphore employée par un survivant de l'avalanche de samedi, sur les pentes de l'Everest, le plus haut sommet du monde, laisse imaginer la puissance de la vague de neige. Conséquence directe du séisme de magnitude 7,8 qui a frappé le Népal samedi, et notamment Katmandou, faisant au moins 3.700 morts selon un nouveau bilan communiqué ce lundi: une avalanche s'est déclenchée le même jour sur les pentes de l'Everest, frappant de plein fouet le camp de base où se trouvaient de nombreux alpinistes. Les grimpeurs bloqués à haute altitude ont commencé à être évacués par hélicoptères, ce lundi.

Au moins 18 morts sur le toit du monde

Le séisme qui a secoué le Népal samedi, qui est d'ores et déjà le plus meurtrier depuis 80 ans dans le pays, a été suivi par une gigantesque avalanche sur le mont Everest, situé à la frontière entre le Népal et la Chine.

Dix-huit décès, ainsi qu'une soixantaine de blessés, ont été confirmés dans le massif, où se trouvaient en ce début de saison d'alpinisme près d'un millier de personnes, dont de nombreux étrangers, selon les estimations de responsables locaux. La violence du choc aurait partiellement détruit le camp de base, situé à 5.500 mètres d'altitude, mais en raison des difficultés à communiquer, il est encore impossible d'évaluer l'étendue des destructions sur le toit du monde.

Les répliques au séisme, dont certaines très violentes, se sont succédées dimanche, provoquant de nouvelles avalanches sur l'Everest, dimanche, à l'heure où des hélicoptères évacuaient les blessés graves de la précédente vague blanche. 

Près de 1.000 personnes au camp de base

Selon des responsables du ministère népalais du Tourisme près d'un millier de personnes, dont quelque 400 alpinistes étrangers qui voulaient profiter de la période climatique réputée favorable à l'ascension, étaient présents aux abords du camp de base au moment de la catastrophe.

Une centaine d'alpinistes et de guides sont par ailleurs pris au piège dans les camps 1 et 2, situés au-dessus du camp de base, la cascade de glace du Khumbu étant impraticable, a précisé Ang Tshering Sherpa, président de l'Association népalaise d'alpinisme.

"C'est l'horreur ici au camp 1 - avalanches venant de trois côtés", a écrit sur Twitter l'alpiniste britannique Daniel Mazur.

Les grimpeurs bloqués depuis deux jours à haute altitude ont commencé à être évacués par hélicoptère, ce lundi. Selon une information diffusée sur Twitter par l'alpiniste roumain Alex Gavan, trois hélicoptères ont pu attendre les camps 1 et 2, situés à plus de 6.000 mètres. Chaque hélicoptère ne peut transporter que deux grimpeurs à la fois, en raison de l'atmosphère raréfiée.

Des survivants témoignent

Parmi le millier d'alpinistes qui se trouvaient disséminés en divers endroits de l'Everest, de nombreux tentaient à nouveau leur chance après avoir été privés d'ascension l'année dernière: la saison d'alpinisme avait été annulée après la disparition de 16 sherpas tués dans ce qui était jusqu'alors l'accident le plus meurtrier jamais survenu sur le sommet le plus haut du monde (8.848 m).

"J'ai couru, couru, et la vague, semblable à un immeuble blanc de 50 étages, m'a aplati".

"J'ai essayé de me relever et elle m'a aplati à nouveau", raconte à l'AFP George Foulsham, un spécialiste de biologie venu de Singapour, présent au camp de base au moment de l'avalanche.

"Je n'arrivais plus à respirer, je croyais être mort".

"Lorsque je me suis finalement relevé, je n'arrivais pas à croire que la vague était passée sur moi et que j'étais quasiment indemne", explique cet alpiniste de 38 ans.

Ellent Gallant, une cardiologue américaine, raconte qu'elle a tenté de venir en aide aux blessés. Mais elle n'a pu sauver la vie d'une des victimes, un jeune sherpa. "J'ai couru jusqu'à la tente et je me suis jetée par terre. Lorsque les vibrations ont enfin cessé, la tente médicale m'a demandé, ainsi qu'à un alpiniste indien, un médecin militaire, de m'occuper des personnes blessées à la tête", explique-t-elle. "Mais l'un des neuf patients est mort: un sherpa de 25 ans. Sa tension artérielle avait dégringolé. On a rien pu faire", regrette la cardiologue.

Chaque année, des centaines de grimpeurs venus du monde entier tentent l'ascension des sommets de l'Himalaya. Il est vraisemblable que nombre des victimes de l'avalanche de samedi soient des étrangers. Parmi les rares alpinistes morts identifiés pour l'instant, figurent un Japonais et trois Américain, un ingénieur de Google, un médecin et un cinéaste.

A.S. avec agences