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Asie

Sommet de Vladivostok: Kim reparti pour Pyongyang, Poutine invité en Corée du Nord

Kim Jong Un et Vladimir Poutine, à Vladivostok le 25 avril 2019.

Kim Jong Un et Vladimir Poutine, à Vladivostok le 25 avril 2019. - Alexey NIKOLSKY / SPUTNIK / AFP

Kim Jong-un a quitté Vladivostok ce vendredi, après y avoir rencontré Poutine hier. Une rencontre qu'il a jugé "amicale".

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a quitté Vladivostok, ce vendredi, après son premier sommet avec Vladimir Poutine.

L'agence nord-coréenne KCNA, s'est félicitée d'une rencontre "amicale" entre les deux hommes. Sans se traduire par des annonces concrètes, elle a permis à Pyongyang de renouer au plus haut niveau avec son allié de la Guerre froide et à Moscou de revenir au premier plan de la crise coréenne.

Le train blindé vert-olive de la délégation nord-coréenne s'est ébranlé vendredi vers 05h30 de la gare de ce port du Pacifique, pour un voyage d'une dizaine d'heures vers Pyongyang.

Kim Jong-un "a promis de revenir, la ville lui a bien plu", a assuré à la presse le gouverneur régional Oleg Kojémiako après le départ du train.

Poutine invité en Corée du Nord

Kim Jong-un a passé cinq heures, ce jeudi, avec le président russe, en tête à tête puis en réunion de travail entre délégations et enfin autour d'un dîner de gala où ils ont échangé toasts et cadeaux. Une rencontre "ouverte et amicale", a-t-il estimé, selon l'agence KCNA, disant espérer "un nouvel âge d'or" dans les relations entre Pyongyang et Moscou. D'ailleurs, selon la même source, Vladimir Poutine a "promptement accepté" son invitation à se rendre en Corée du Nord.

Rien à voir avec l'échec retentissant du sommet à Hanoï avec Donald Trump en février, qui a porté un coup à la détente observée depuis l'année dernière sur la péninsule nord-coréenne. 

Les Etats-Unis y ont "adopté une attitude unilatérale de mauvaise foi", a assuré le dirigeant nord-coréen à son homologue russe, selon KCNA, avertissant: "La situation dans la péninsule coréenne et dans la région se trouve actuellement dans une impasse et a atteint un point critique".

Un sommet réparateur

A Hanoï, théâtre du deuxième sommet Trump-Kim, la Corée du Nord avait cherché à obtenir un allègement immédiat des sanctions internationales. Mais les discussions avaient été écourtées en raison de désaccords profonds avec Washington, notamment sur les concessions que Pyongyang était prêt à faire.

La semaine dernière, Pyongyang avait haussé le ton en se livrant à une attaque d'une rare violence contre Mike Pompeo, exigeant que le secrétaire d'Etat américain ne participe plus aux discussions sur la dénucléarisation.

Le sommet de Vladivostok, première rencontre depuis celle de 2011 qui avait eu lieu entre l'ex-président Dmitri Medvedev et Kim Jong Il, "répare les erreurs commises par la diplomatie américaine sur toute une série de sujets", a estimé la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova à la radio Echo de Moscou, accusant Washington d'avoir "précipité la région au bord de la crise de nerfs".

Moscou prône un dialogue avec Pyongyang sur la base d'une feuille de route définie par la Chine et la Russie. Cette dernière a déjà demandé la levée des sanctions internationales, tandis que les Etats-Unis l'ont accusée d'aider Pyongyang à les contourner.

Poutine favorable à la dénucléarisation

En fin de rencontre, le président russe s'est dit favorable comme les Etats-Unis à une "dénucléarisation totale" et jugé un règlement "possible", à condition d'offrir à Pyongyang des "garanties de sécurité et de souveraineté" et de favoriser le "droit international" au "droit du plus fort".

L'entrevue constituait pour le dirigeant nord-coréen la première rencontre avec un chef d'Etat étranger depuis son retour de Hanoï et le dernier exemple de la stratégie diplomatique d'un régime qui cherche à se dédiaboliser.

Ayant obtenu le soutien recherché, Kim Jong-un n'a pas traîné à Vladivostok. Alors que les médias russes avaient évoqué une possible visite de l'aquarium local et une soirée au ballet, il s'est contenté vendredi, avant de reprendre le train, de participer -avec deux heures de retard- à un dépôt de gerbe puis à une réception dans un restaurant où s'était rendu son père en 2002.

Aude Solente avec AFP