Sommet de Vladivostok: Kim ravive des "liens historiques" avec Moscou

Poignée de main entre Kim Jong Un et Vladimir Poutine lors du premier sommet entre les deux dirigeants, à Vladivostock en Russie, le 25 avril 2019. - Yuri KADOBNOV / AFP
Dès 6h ce jeudi matin, avait lieu le sommet historique en Kim Jong Un et Vladimir Poutine à Vladivostok. En pleine impasse diplomatique avec Washington sur la question du nucléaire, notamment après le fiasco d'Hanoï, Kim Jong Un s'est employé à raviver les "liens historiques" qui unissent Pyongyang et Moscou face à un Vladimir Poutine désireux de s'impliquer davantage sur le dossier coréen.
Cette première entrevue semble avoir été plutôt pauvre en termes de décisions mais sa tenue reste une victoire non négligeable pour le dirigeant nord-coréen dans son bras de fer avec Washington. Il a notamment obtenu ce qu'il était venu chercher: une poignée de main avec M. Poutine devant les caméras du monde entier.
"Un très bon moment"
On ne sait pour l'instant pas grand chose du contenu des échanges entre les deux hommes. Mais, deux mois après le fiasco retentissant de sa deuxième rencontre avec Donald Trump à Hanoï, le dirigeant nord-coréen a assuré avoir passé, cette fois, un "très bon moment" après deux heures de tête-à-tête avec le président russe suivi de 3h de pourparlers.
"Nous venons d'avoir un échange d'opinions très substantiel", s'est-il félicité en ouvrant une rencontre entre délégations en format élargi, Vladimir Poutine évoquant de son côté une "discussion assez circonstanciée".
A l'issu de cette réunion de cinq heures, Vladimir Poutine a déclaré à la presse réunie sur les lieux du sommet que la Corée du Nord devait bénéficier de "garanties sur sa sécurité et sa souveraineté" de la communauté internationale en échange d'une dénucléarisation.
Le président Russe a également rappelé que le plus important était "de restaurer (...) la force du droit international et de revenir à une situation où le droit international, et non pas le droit du plus fort, détermine le court des affaires dans le monde".
Il s'est également félicité du résultat: "Je suis content du résultat: Kim Jong Un est quelqu'un d'assez ouvert, prêt à parler de tout" avant d'ajouter que Kim Jung Un est "quelqu'un d'assez intéressant, un interlocuteur dense".
Reste que tout comme son homologue américain, le maître du Kremlin a dit souhaiter une "dénucléarisation complète" et a demandé des garanties de sécurité à Pyongyang.
La Russie, un allier de toujours
Malgré ses invitations répétées à Kim Jong Un, la Russie était jusqu'à présent restée à l'écart de la spectaculaire détente observée sur la péninsule coréenne depuis début 2018.
Mais deux mois après le fiasco de sa réunion avec le président américain, le dirigeant nord-coréen cherche des soutiens dans son bras de fer avec Washington. Il cherche également à rééquilibrer ses relations entre Pékin, son plus proche soutien, et Moscou, son allié de toujours. C'est l'URSS qui avait placé au pouvoir son grand-père et fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il Sung.