Kim Jong-un et Poutine se rencontreront jeudi à Vladivostok

Des drapeaux russes et nord-coréens sont hissés dans les rues de Vladivostok le 23 avril 2019 en prévision du sommet entre Kim Jong Un et Vladimir Poutine - STR, AFP
Le Kremlin a confirmé ce mardi que la rencontre très attendue entre Vladimir Poutine et Kim Jong Un aurait lieu ce jeudi à Vladivostok, en Extrême-Orient russe. Cette réunion intervient alors que Pyongyang, en plein bras de fer avec Washington, cherche de nouveaux soutiens internationaux.
Conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov a indiqué aux journalistes que le président russe rencontrerait son homologue nord-coréen jeudi à Vladivostok, avant de se rendre à Pékin pour un autre sommet.
Une information corroborée par l'agence officielle nord-coréenne KCNA, laquelle a déclaré ce mardi que Kim Jong-un allait "prochainement effectuer une visite en Russie à l'invitation" du président Poutine.
Le problème nucléaire au coeur de la rencontre
"La rencontre sera centrée sur la résolution politico-diplomatique du problème nucléaire dans la péninsule coréenne", a indiqué Iouri Ouchakov, ajoutant que la Russie comptait "soutenir" toute évolution "positive" en la matière.
L'attente autour de ce sommet n'a cessé de grandir depuis que le Kremlin a annoncé la semaine dernière que les deux chefs d'Etat se retrouveraient en Russie "dans la deuxième moitié du mois d'avril".
Iouri Ouchakov a précisé que le sommet bilatéral commencerait par une rencontre entre les deux chefs d'Etat. Réunion qui prendrait, ensuite, "un format élargi". Aucun détail supplémentaire n'ont été fournis. "Ni communiqué commun, ni signature d'accords quelconques ne sont prévus", a-t-il ajouté.
A Vladivostok, important port russe sur le Pacifique situé à quelques centaines de kilomètres seulement de la frontière avec la Corée du Nord, des drapeaux russes et nord-coréens étaient déjà hissés dans les rues en prévision du sommet.
Selon l'agence de presse officielle Ria Novosti, le train blindé utilisé par Kim Jong-un pour la plupart de ses déplacements internationaux doit arriver à la gare de Vladivostok à 8 heures, mercredi.
Vladivostok, important port russe sur le Pacifique situé à quelques centaines de kilomètres seulement de la frontière avec la Corée du Nord, où des drapeaux russes et nord-coréens étaient déjà hissés dans les rues en prévision du sommet.
Un sommet qui vient confirmer des relations amicales
La Russie entretient de longue date des relations plutôt amicales avec Pyongyang, lui fournissant notamment de l'aide alimentaire. Une main d'oeuvre nord-coréenne bon marché d'environ 10.000 travailleurs, source précieuse de devises pour Pyongyang, est par ailleurs employée en Russie.
Ce sommet marquera la première rencontre entre les deux présidents et ce, bien que Vladimir Poutine exprimait depuis longtemps sa disponibilité pour une poignée de main avec le leader nord-coréen.
Il s'agira donc de la première rencontre entre un chef d'Etat russe et son homologue nord-coréen en huit ans. La dernière avait eu lieu entre Dimitri Medvedev et Kim Jong Il, le père de Kim Jong-un.
Les relations entre Pyongyang et Moscou remontent à l'ère soviétique. L'URSS a placé le grand-père de Kim Jong Un et fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) en 1948, Kim Il Sung, au pouvoir en Corée du Nord et lui a apporté un soutien crucial durant la Guerre froide.
Kim Jong-un prévoyait de se rendre à Moscou en mai 2015 pour les 70 ans de la victoire des Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale, avant d'y renoncer quelques jours avant.

Un rencontre qui intervient après le fiasco du sommet d'Hanoï
La rencontre de Vladivostok intervient moins de deux mois après le deuxième sommet entre Kim Jong Un et le président américain Donald Trump, organisé à Hanoï. Une rencontre qui n'avait donné lieu à aucun accord sur le sort de l'arsenal nucléaire nord-coréen.
Alors que l'année 2018 avait été marquée par un spectaculaire rapprochement entre les deux Corées et un premier sommet historique entre Kim Jong Un et Donald Trump, la détente apparaît aujourd'hui de plus en plus fragile.
Kim Jong-un à la recherche de soutiens internationaux multiples
Conséquence logique, Kim Jong-un cherche plus de soutiens internationaux face à Washington. Il a rencontré le président chinois Xi Jinping à quatre reprises en l'espace d'un an. Depuis mars 2018, il a aussi rencontré trois fois le président sud-coréen Moon Jae-in et une fois le président et chef du Parti communiste du Vietnam, Nguyen Phu Trong.
Moscou prône un dialogue avec Pyongyang sur la base d'une feuille de route définie par la Chine et la Russie. Les deux pays ont d'ailleurs déjà demandé la levée des sanctions internationales contre la Corée du Nord.
Le meeting de Vladivostok semble aussi avoir été discuté avec Washington: Iouri Ouchakov a rencontré la semaine dernière Fiona Hill, une conseillère de Donald Trump pour les négociations sur la Corée du Nord.