Ukraine: la Crimée déclare son "indépendance"

Le porte-parole du Parlement de Crimée, Vladimir Konstantinov, le 7 mars 2014. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Les députés du Parlement pro-russe de Crimée ont déclaré mardi la péninsule indépendante de l'Ukraine, étape préalable avant le référendum de dimanche pour permettre son rattachement à la Russie.
Ils ont notamment invoqué le précédent du Kosovo pour justifier leur démarche du point de vue du droit international.
"Une déclaration d'indépendance de la république autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol" a été adoptée par 78 des 81 députés présents, selon un communiqué de ce parlement considéré comme illégal par les autorités de Kiev.
Leur texte invoque la Charte des Nations unies et "toute une série d'autres documents internationaux établissant le droit des peuples à l'autodétermination", ainsi que l'avis rendu par la Cour internationale de justice le 22 juillet 2010, selon lequel "la proclamation unilatérale d'indépendance par une partie d'un Etat ne viole aucune norme du droit international".
Un référendum prévu dimanche
Si le référendum du 16 mars débouche sur le rattachement de la Crimée et de la ville de Sébastopol à la Russie, la Crimée sera déclarée "Etat indépendant et souverain avec une forme républicaine de gouvernement", indique la déclaration.
"La République de Crimée sera un Etat démocratique, laïque et multinational, qui s'engagera à maintenir la paix et l'entente inter-ethnique et interconfessionnelle sur son territoire", poursuit le document.
En cas de vote en faveur du rattachement, la Crimée "s'adressera à la Fédération de Russie pour y être admise sur la base d'un accord intergouvernemental idoine en tant que nouveau sujet de la Fédération", précise la déclaration.
Celle-ci a été adoptée également par le conseil municipal de Sébastopol, ajoute le communiqué.
Seuls les vols en provenance de Moscou autorisés à atterrir
Par ailleurs, des milices pro-russes ont pris le contrôle de l'aéroport de Simféropol, interdisant tous les vols à l'exception de ceux en provenance ou à destination de Moscou, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les miliciens empêchent les journalistes de parler aux employés de l'aéroport. L'un des miliciens, se faisant simplement appeler Ivan, a déclaré qu'ils "bloquaient la tour de contrôle et les pistes d'atterrissage" et ne laissaient décoller et atterrir que les appareils en provenance de Moscou.