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Russie: le prix de la vodka abaissé par un décret de Poutine

Des bouteilles au musée de la vodka, à Verkhnie Mandrogui, dans le nord de la Russie. (photo d'illustration)

Des bouteilles au musée de la vodka, à Verkhnie Mandrogui, dans le nord de la Russie. (photo d'illustration) - Wikimedia

Vladimir Poutine a signé un décret abaissant de 16% le prix minimal de la vodka. Objectif: lutter contre la consommation d'alcool frelaté, vendu moins cher. Mais aussi entretenir la popularité du président russe, en rendant plus accessible cet alcool extrêmement populaire en Russie.

La mesure est hautement symbolique en Russie. Un décret du président russe Vladimir Poutine a abaissé de 16% le prix minimal de la vodka, lundi, rapporte le Figaro. Cette décision avait été annoncée fin décembre 2014, lorsque Vladimir Poutine avait ordonné au gouvernement de geler les prix de cet alcool, consommé en très grandes doses dans le pays.

Réduire la consommation d'alcool frelaté

Objectif affiché: lutter contre la consommation d'alcool de contrebande, dangereux pour la santé. Le président russe avait ainsi mis en garde, à la fin de l'année, contre les effets pervers des hausses de prix de la vodka, alors que le prix du demi-litre avait augmenté de près de 30% depuis 2013. Une forte augmentation impulsée depuis quelques années déjà, les autorités cherchant à lutter contre l'alcoolisme et à réguler ce marché.

"Les hausses de prix sur les boissons alcoolisés ne mènent qu'à des augmentations de la consommation des alcools frelatés", avait ainsi averti le chef de l'Etat. Un responsable de la marque Russki Standard, Igor Kossarev, a récemment évalué à 60% la part de la vodka frelatée dans la consommation en Russie, évoquant une hausse de la consommation de 15% en un an et demi.

Résultat: le prix minimum de la bouteille standard d'un demi-litre de vodka a été fixé à 185 roubles (2,4 euros) à compter du 1er février 2015. 

Une décision teintée d'intérêts politiques et économiques

Mais derrière cette décision pourrait se cacher une volonté de Vladimir Poutine de booster sa popularité, certes toujours très forte, mais menacée par les difficultés économiques rencontrées par le pays. "La hausse des prix de l'alcool a un effet bénéfique sur la santé des population, mais influence négativement la popularité", glisse ainsi le quotidien libéral Vedomosti, dans un éditorial.

Une tactique politique, doublée d'intérêts économiques. "C'est principalement une logique fiscale qui est à l'œuvre", juge ainsi le politologue russe Dmitri Orechkine, cité par le Figaro. Alors que le gouvernement russe a besoin de gonfler les rentrées budgétaires, la tentation est forte de renforcer la pression fiscale sur les producteurs de vodka.

Adrienne Sigel, avec AFP