Mort de Berezovski: une enquête judiciaire ouverte

Un policier bloque l'accès à la résidence de Boris Berezovski, à Ascot, en Angleterre, dimanche 24 mars. - -
Si l'autopsie a permis de tirer les premières conclusions, le mystère plane toujours autour de la mort de l'oligarque russe Boris Berezovski, retrouvé pendu samedi, dans sa résidence proche de Londres. Jeudi va s'ouvrir une enquête judiciaire destinée à déterminer les causes de sa mort, a annoncé mardi la police britannique.
L'autopsie rendue publique lundi soir a conclu à une probable mort par pendaison du dissident russe mais d'autres examens, notamment toxicologiques, doivent encore être menés, dont les résultats ne seront pas connus avant plusieurs semaines.
Aucune trace de substances suspectes
Une audience a débuté jeudi matin à Windsor, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Londres, a précisé la police dans un communiqué.
Ce type d'enquête, dénommée "inquest", est destiné à établir les circonstances exactes d'un décès en cas de mort violente ou inexpliquée. Menée parallèlement à l'enquête policière, elle ne débouche pas sur un procès et ne vise pas à établir les responsabilités pénales ou civiles.
Boris Berezovski, opposant à Vladimir Poutine après en avoir été proche, a été découvert samedi après-midi par son garde du corps, gisant sur le sol de la salle de bain de sa résidence d'Ascot, une ville cossue située à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Londres.
Lundi, la police avait réaffirmé qu'il n'y avait pour l'heure aucune preuve de l'"implication d'une tierce personne" dans son décès, qui a fait naître des soupçons de meurtre.
Une équipe d'experts n'a trouvé aucune trace de susbtances suspectes dans la résidence de Boris Berezovski mais l'examen scientifique de la propriété va continuer pendant plusieurs jours.
Berezovski avait "un lien autour du cou et un morceau du même tissu (a été trouvé) sur la barre de douche au-dessus de lui", a déclaré l'inspecteur Mark Bissell.
Polonium
Certains proches du dissident ont mis en avant son état dépressif, mais la thèse d'un suicide a été écartée par d'autres amis du défunt.
Les médias russes, qui ont évoqué de nombreuses hypothèses, allant de l'assassinat à une mise en scène, ont montré un certain scepticisme quant à un possible suicide par pendaison.
Ancienne éminence grise du Kremlin sous Boris Eltsine, puis tombé en disgrâce sous l'ère Poutine, Boris Berezovski s'était installé à Londres où il avait obtenu le statut de réfugié politique en 2003.
Il était l'une des figures d'un groupe d'exilés militant contre le président russe, auquel avait appartenu Alexandre Litvinenko. Ce transfuge du FSB (services de renseignement russes), avait été empoisonné en novembre 2006 au polonium, une substance radioactive. Il avait, peu avant, bu un thé dans un hôtel londonien avec l'homme d'affaires Dmitri Kovtoun et Andreï Lougovoï, un agent secret russe.