Accusation contre l'Ukraine, paix, escalade... Vladimir Poutine a échangé avec le pape Léon XIV

Vladimir Poutine le 4 juin 2025 à Moscou - Gavriil Grigorov / POOL / AFP
Première prise de contact. Le Kremlin annonce ce mercredi 4 juin que Vladimir Poutine a échangé pour la première fois par téléphone avec le pape Léon XIV, que le président russe a remercié pour sa volonté d'aider à mettre fin à la guerre en Ukraine.
Au cours de cet appel, Vladimir Poutine a dit vouloir atteindre la paix par des moyens "diplomatiques" mais a accusé Kiev de chercher "l'escalade" des hostilités.
"Vladimir Poutine a attiré l'attention sur le fait que le régime de Kiev mise sur l'escalade du conflit et mène des actions de sabotage contre des infrastructures civiles sur le territoire russe", a indiqué le Kremlin dans un communiqué.
"Le pape a lancé un appel à la Russie pour qu'elle fasse un geste en faveur de la paix, (et) a souligné l'importance du dialogue pour la réalisation de contacts positifs entre les parties et pour la recherche de solutions au conflit", a déclaré de son côté le Vatican a propos de cette première conversation du nouveau pape avec le chef d'État russe.
Ont notamment été évoqués au cours de cet entretien "la situation humanitaire", "la nécessité de faciliter l'aide là où elle est nécessaire" ou "les efforts en cours pour l'échange de prisonniers", a ajouté le Saint-Siège.
Interdiction de l'Église orthodoxe moscovite
Lors de sa conversation avec le pape Léon XIV, qualifiée de "constructive" par le Kremlin, Vladimir Poutine a par ailleurs critiqué l'interdiction en 2024 par les autorités ukrainiennes de l'Eglise orthodoxe relevant du patriarcat de Moscou, qui comptait autrefois le plus de fidèles en Ukraine. Il a appelé le Vatican à "s'engager plus activement en faveur de la liberté de culte en Ukraine".
Le Vatican a été considéré ces dernières semaines comme l'un des lieux possibles pour des négociations de paix entre la Russie et l'Ukraine et Vladimir Poutine a exprimé mercredi sa "gratitude" au pape "pour sa volonté de contribuer au règlement" du conflit.
Après deux cycles de pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens à Istanbul, Moscou continue d'avancer des demandes maximalistes pour mettre fin à son offensive, dont le retrait des forces de Kiev de quatre régions dont le Kremlin revendique l'annexion et le renoncement de l'Ukraine à rejoindre l'Otan.
Aucun cessez-le-feu en vue
Kiev insiste de son côté sur un cessez-le-feu inconditionnel que la Russie refuse, estimant qu'il permettrait aux troupes ukrainiennes de se réarmer grâce à l'aide occidentale.
L'Ukraine a mené ces dernie rs jours plusieurs attaques sur le territoire russe, dont une opération complexe avec des drones qui a endommagé ou détruit de nombreux avions militaires russes, y compris des bombardiers stratégiques.
Moscou accuse aussi l'Ukraine d'être à l'origine des explosions qui ont provoqué le week-end dernier l'effondrement de deux ponts et le déraillement de trois trains, faisant sept morts et plus d'une centaine de blessés, dont des enfants.
L'Ukraine a également revendiqué mardi une attaque à l'explosif contre le pont de Crimée, un ouvrage routier et ferroviaire gigantesque qui relie la péninsule annexée à la Russie.