Philippines: la vice-présidente promet de faire assassiner le président si elle est elle-même tuée

La vice-présidente philippine Sara Duterte, juillet 2023 - JAM STA ROSA / AFP
Une ambiance à couteaux tirés. Lors d'une conférence de presse émaillée d'injures tenue samedi 23 novembre, Sara Duterte, vice-présidente des Philippines et fille de l'ancien sulfureux dirigeant Rodrigo Duterte, a affirmé qu'elle faisait l'objet d'un complot d'assassinat dirigé par l'actuel président Ferdinand Marcos.
Elle a également assuré qu'elle avait ordonné à un membre de son équipe de sécurité de tuer le président si ce complot aboutissait.
"J'ai déjà parlé à un membre de ma sécurité. Je lui ai dit que si je me faisais tuer, il fallait tuer" le président Ferdinand Marcos et son cousin Martin Romualdez, président de la Chambre des représentants, ainsi que la première dame Liza Araneta, a déclaré Sara Duterte lors d'une conférence de presse qui a débuté après minuit heure locale.
"Menace active"
Cette sortie a provoqué la mise en état d'alerte du service de sécurité de Ferdinand Marcos en raison d'une "menace active" contre sa vie. Cette menace a été transmise "au commandement de la sécurité présidentielle pour qu'il prenne immédiatement les mesures qui s'imposent."
"Toute menace contre la vie du président doit toujours être prise au sérieux, d'autant plus que cette menace a été révélée publiquement en des termes clairs et certains", a également indiqué la communication du président.
Les relations entre les familles Marcos et Duterte se sont envenimées ces derniers mois, avant les élections générales de mi-mandat en 2025. Les querelles se sont intensifiées en juin, provoquant la démission de Sara Duterte de poste de ministre de l'Éducation.
Quelques mois plus tôt, son père, l'ancien président Rodrigo Duterte, avait accusé l'actuel dirigeant d'être un "toxicomane", tandis que ce dernier affirmait le lendemain que la santé de son prédécesseur était défaillante en raison d'une utilisation prolongée de fentanyl, un opioïde. Ni l'un ni l'autre n'ont fourni de preuves de leurs allégations.
La politicienne de 46 ans reste la successeure officielle de Ferdinand Marcos, mais elle est menacée de destitution à la Chambre des représentants, une motion menée par le cousin du président Marcos, Martin Romualdez, qui devrait se présenter en 2028.