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La Corée du Nord détruit à l'explosif des tronçons de routes la reliant au Sud

Vue générale de la zone de sécurité commune (JSA) gérée par l'ONU au sein de la zone démilitarisée (DMZ) séparant la Corée du Nord et la Corée du Sud, le 9 mai 2023.

Vue générale de la zone de sécurité commune (JSA) gérée par l'ONU au sein de la zone démilitarisée (DMZ) séparant la Corée du Nord et la Corée du Sud, le 9 mai 2023. - ANTHONY WALLACE / AFP

L'état-major interarmées sud-coréen annonce ce mardi 15 octobre que Pyongyang a "fait sauter des parties des routes Gyeongui et Donghae au nord de la ligne de démarcation militaire".

La tension monte d'un cran entre les deux Corées. L'armée nord-coréenne a détruit à l'explosif ce mardi 15 octobre des tronçons de routes autrefois utilisées pour les échanges transfrontaliers avec la Corée du Sud, a affirmé l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

"La Corée du Nord a fait sauter des parties des routes Gyeongui et Donghae au nord de la ligne de démarcation militaire", a déclaré l'état-major interarmées sud-coréen cité par Yonhap.

En réponse, les forces sud-coréennes ont procédé à des "tirs de réponse" sur leur propre territoire, a-t-il ajouté, sans plus de précisions. L'armée nord-coréenne avait confirmé le 9 octobre qu'elle allait couper "définitivement" les axes routiers et ferroviaires, hautement symboliques, reliant les deux pays, et construire des "structures défensives fortes" le long de la frontière.

Des routes ouvertes que lors de brèves périodes de détente

En pratique, la frontière entre les deux Corées est déjà totalement fermée. Depuis la fin de la guerre en 1953, les deux routes et les deux lignes ferroviaires inter-coréennes n'ont été rouvertes que lors de brèves périodes de détente.

En juin 2020, la Corée du Nord avait déjà dynamité un Bureau de liaison intercoréen ouvert en 2018, alors que les relations entre Séoul et Pyongyang vivaient une de ces éphémères embellies, à Kaesong, à quelques kilomètres au nord de la frontière.

La destruction de ces routes inutilisées est une nouvelle illustration du durcissement de la politique du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un à l'égard de la Corée du Sud, qu'il a désigné comme "le principal ennemi" de son pays.

En janvier 2024, le dirigeant nord-coréen a également ordonné la dissolution de toutes les institutions chargées des relations avec Séoul et des projets de réunification de la Corée et a menacé d'entrer en guerre pour toute violation de son territoire "ne serait-ce que de 0,001 millimètre".

Une réunion sur une "action militaire immédiate"

Les rapports entre les deux Corées se sont considérablement détériorés depuis l'arrivée au pouvoir à Séoul en 2022 du président conservateur Yoon Suk Yeol, partisan d'une politique de fermeté à l'égard du Nord et d'un renforcement de l'alliance militaire avec les États-Unis et le Japon. Les trois alliés mènent régulièrement des exercices militaires conjoints que Pyongyang considère comme des répétitions générales pour une invasion du Nord.

Selon les médias d'Etat nord-coréens, Kim Jong Un a présidé lundi une réunion des plus hauts responsables militaires du pays et a défini les lignes d'une "action militaire immédiate". Cette réunion a eu lieu alors que le régime nord-coréen se plaint de plusieurs survols de drones qui ont, selon lui, largué sur la capitale des tracts de propagande bourrés de "rumeurs incendiaires et de bêtises" et accuse Séoul d'en être responsable. Pyongyang a prévenu dimanche qu'un drone de plus serait considéré comme "une déclaration de guerre".

A.G avec AFP