BFMTV
Corée du Nord

Corée du Nord: pour Dominique de Villepin, la France a un rôle à jouer

Dominique de Villepin invité de BFMTV le 10 septembre 2010

Dominique de Villepin invité de BFMTV le 10 septembre 2010 - BFMTV

L'ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, interrogé sur le dossier nord-coréen, a estimé sur BFMTV que "l'accident, y compris nucléaire", était "possible"

Dominique de Villepin, ex-président de République solidaire -le parti qu'il a fondé en 2010- était ce dimanche l'invité de BFM politique. L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac a évoqué le rôle de la France face à la menace que représente le régime nord-coréen.

"La France a un rôle à jouer, ce n'est pas être présomptueux. (…) Nous avons une vocation historique spécifique. La France a une responsabilité particulière sur la Corée du Nord. La France a une conscience, un héritage, un devoir et nous devons l'assumer."

"Un risque d'engrenage" avec la réponse militaire

L'ancien ministre des Affaires étrangères a estimé que "nous sommes dans une situation d'une gravité exceptionnelle". "Ce n'est pas une menace qu'il faut prendre à la légère et ce n'est pas parce que c'est loin que la menace est moindre." Dominique de Villepin a même évoqué le risque "d'une frappe nucléaire".

"L'accident, y compris nucléaire, est possible dans cette zone d'incertitude. Et c'est pour cela que nous devons créer les conditions pour sortir de cette zone de grand risque."

S'il y a, selon lui, "encore un doute sur la nature du sixième essai nucléaire", ce qui est certain c'est que "le niveau de cette bombe est très important (...) nous sommes dans une situation nouvelle, un seuil a été franchi". Dominique de Villepin estime que "la réponse militaire nous engagerait dans un risque d'engrenage majeur". C'est pour cela qu'il prône une solution "politique".

"C'est toute la responsabilité du Conseil de sécurité qui va se réunir lundi pour voter une résolution."

"Nous avons un rôle particulier à jouer"

Il estime que si des sanctions doivent être prises, elles ne peuvent se passer de négociations diplomatiques avec la Chine pour actrice principale. Car Pékin a, selon lui, "une capacité d'influence sur la Corée du Nord" mais n'a pas "les moyens d'aller aussi loin que nous le souhaiterions".

Dominique de Villepin s'est également dit inquiet de l'attitude du président américain, Donald Trump, face au leader nord-coréen, Kim Jong-un.

"Le principe d'incertitude qui est au cœur de la diplomatie 'trumpienne' est un vrai problème. Et c'est pour cela que nous avons un rôle particulier à jouer (...) Il faut qu'au Conseil de sécurité, nous puissions utiliser notre influence pour convaincre les uns et les autres qu'il faut aller plus loin."

Céline Hussonnois-Alaya