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Chine

Chine: la police en alerte pour l’anniversaire des émeutes à Urumqi

Des policiers anti-émeute envoyés par Pékin à Urumqi, en 2009.

Des policiers anti-émeute envoyés par Pékin à Urumqi, en 2009. - -

Ce 5 juillet, Urumqi, la capitale de la région à majorité musulmane du Xinjiang, est patrouillée par des centaines d’unités de la police anti- émeute chinoise. Pour ce jour anniversaire des troubles inter-ethniques de 2009 ayant entraîné la mort de 200 personnes, les troupes envoyées par Pékin sont sur le qui-vive.

C’est une ville sous haute tension. Depuis 2009, chaque 5 juillet, Pékin renforce la sécurité à Urumqi, la capitale du Xinjiang, région autonome à majorité musulmane. Il y a quatre ans, 200 personnes avaient trouvé la mort alors que les Ouïgours musulmans turcophones et les Hans, des Chinois de souche, s’étaient violemment affrontés. Ce vendredi, la police anti-émeute est d’autant plus vigilante que de nouveaux heurts ont eu lieu la semaine dernière, faisant au moins 35 victimes.

Une communauté musulmane frustrée

La violence de ces émeutes reflète le grand sentiment de frustration ressenti par une partie de la population musulmane. Neuf millions d’Ouïgours vivent en effet dans cette immense région de l’extrême ouest chinois, mais c’est l’ethnie des Hans qui domine l’économie et les institutions. Une domination qui a alimenté la colère des autochtones ouïgours, pour exploser lors des émeutes de 2009.

Autre motif de révolte: les atteintes à la liberté de culte, orchestrées par Pékin à l’encontre de cette population très majoritairement musulmane. L’enseignement du Coran, les imams, le port du voile par les femmes ou de la barbe par les hommes, sont sous étroite surveillance. A titre d’exemple, pour les pèlerinages à la Mecque, les autorités n’autorisent que les voyages groupés et exigent des cautions de plusieurs milliers d’euros. Pékin, qui dénonce des actes de groupes terroristes, a choisi de répondre par la force.

S.L. avec AFP