Une journaliste interdite d'accès à la Maison Blanche après des questions jugées "inappropriées" à Trump

Kaitlan Collins (avec le micro) lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche, en février 2017. - Mandel Ngan - AFP
Persona non grata. Une journaliste de la chaîne américaine CNN a été interdite d'accès à la conférence de presse commune tenue par Donald Trump et Jean-Claude Juncker mercredi à la Maison Blanche, après avoir posé des questions considérées comme "inappropriées" au président américain. Depuis, la Maison Blanche se retrouve sous le feux des critiques.
Pas la bienvenue
Tout commence mercredi dans le Bureau ovale, lorsque Kaitlan Collins, journaliste de CNN, pose quelques questions à Donald Trump, alors assis à côté du chef de l'exécutif européen Jean-Claude Juncker, sans obtenir de réponse. Les questions concernent Vladimir Poutine et Michael Cohen, l'ex-avocat du milliardaire républicain qui a enregistré DonaldTrump à son insu, et qui fait les gros titres de la presse américaine alors que cet enregistrement vient d'être rendu public.
Des images publiées par CNN la montrent, dans la mêlée des journalistes, demandant à Donald Trump à de nombreuses reprises quelle était sa réaction après la "trahison" de Michael Cohen.
Selon CNN, deux proches du président, dont Sarah Sanders, la porte-parole de l'exécutif, ont alors indiqué à Kaitlan Collins qu'elle n'était pas la bienvenue à la conférence de presse prévue un peu plus tard. "Ils ont dit que les questions que j'ai posées étaient inappropriées pour ce lieu de réunion", raconte Kaitlan Collins.
Tollé
Le tollé est immédiat. "Nous condamnons fermement la décision malencontreuse et inappropriée de la Maison Blanche aujourd'hui d'empêcher l'une de nos membres" de se rendre "à un événement public de presse après qu'elle a posé des questions qu'ils n'ont pas apprécié", a réagi sur Twitter l'association des correspondants de la Maison Blanche (WHCA).
Même Fox News, chaîne concurrente, a exprimé son inquiétude: "Nous sommes très solidaires avec CNN sur ce droit à l'accès complet pour nos journalistes, dans le cadre d'une presse libre et sans entrave", a écrit dans un communiqué, cité par plusieurs médias, le président de la chaîne conservatrice préférée de Donald Trump.
Par la voix de Sarah Sanders, la Maison Blanche a tenté de calmer le jeu, insistant sur le fait qu'ils avaient indiqué à Kaitlan Collins que "tout autre journaliste de sa chaîne pouvait assister" à la conférence de presse. "Nous soutenons une presse libre et demandons que chacun soit respectueux de la présidence et des invités à la Maison Blanche", a souligné Sarah Sanders.
Donald Trump s'en prend très régulièrement à la presse, qualifiant certains médias, CNN en tête, de "Fake News".