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États-Unis

Snowden: la diplomatie française sous surveillance américaine

Ministères et gouvernements du monde entier semblent avoir intéressé les services de surveillance américains.

Ministères et gouvernements du monde entier semblent avoir intéressé les services de surveillance américains. - -

Après les communications de la présidente brésilienne, on apprend que celles du ministère français des Affaires étrangères ont aussi été espionnées.

Encore une affaire d'espionnage révélée grâce aux documents dévoilés par Edward Snowden. Le gouvernement américain a espionné les réseaux privés de communications du ministère français des Affaires étrangères, du système bancaire international Swift et de Google, outre la compagnie pétrolière brésilienne Petrobras, selon de nouveaux documents révélés par la télévision Globo du Brésil.

Ces nouveaux documents de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) fournis par l'informaticien américain Edward Snowden au journaliste américain Glenn Greenwald qui vit à Rio de Janeiro montrent un power point du programme Royal Net daté de mai 2012 destiné à l'entrainement point par point de nouveaux agents pour espionner les réseaux d'entreprises privées, des gouvernements et des institutions financières.

Google et Microsoft visés également

Sous le titre "de nombreuses cibles utilisent les réseaux privés" apparaît d'abord, le géant pétrolier brésilien Petrobras mais aussi le ministères des Affaires étrangères français, le système Swift qui réunit plus de 10.000 banques de 212 pays et règlent les transactions financières internationales ainsi que Google et Microsoft qui ont pourtant collaboré avec la NSA, d'après les documents diffusés dimanche soir. 

Toutefois, les documents diffusés ne disent pas sur quels thèmes portait l'espionnage présumé de ces institutions. Les noms d'autres entreprises surveillées ont été masqués par TV Globo pour ne pas compromettre des enquêtes en cours sur le terrorisme.

Le directeur des services de renseignement américains, James Clapper, a répondu aux accusations dans un communiqué dimanche. "Les États-Unis recueillent les renseignements étrangers- comme le font tous les gouvernements- pour améliorer la sécurité de ses citoyens et protéger ses intérêts et ceux de ses alliés dans le monde", a-t-il affirmé.

Un espionnage "inacceptable" des Etats

"Ce que nous ne faisons pas et nous l'avons dit à maintes reprises, c'est d'utiliser notre capacité de renseignement pour voler des secrets commerciaux de compagnies étrangères" et les transmettre "à des compagnies américaines pour améliorer notre capacité de concurrence internationale", a souligné James Clapper. Mais l'espionnage de Petrobras "contredit ce qu'affirme la NSA, qu'elle ne fait pas d'espionnage commercial", a souligné la TV Globo.

Le chiffre d'affaires annuel de la Petrobras est de 280 milliards de reais (93 milliards d'euros) et la compagnie est le numéro un mondial dans l'exploitation de pétrole en eaux très profondes, a ajouté la TV Globo.

Il y a une semaine, la chaîne avait déjà révélé à travers des documents de Snowden datant de juin 2012 que les communications de la présidente brésilienne Dilma Rousseff avaient été espionnées par les Américains, un fait qualifié "d'inacceptable" par Brasilia. 

En juillet, le quotidien O Globo avait révélé - sur la base des mêmes documents - que le Brésil faisait partie d'un réseau de seize bases d'espionnage des services secrets américains.

A.D. avec AFP