Présidentielle américaine: le ton monte entre Clinton et Sanders

Lors d'un débat, les deux prétendants à l’investiture pour la présidentielle américaine ont multiplié les critiques l'un envers l'autre. - Capture d'écran MSNBC
Il était jusqu’à présent courtois, mais il est monté d’un cran ce jeudi. Le ton s’est en effet durci entre les deux prétendants à l’investiture pour la présidentielle américaine. Au cours d’un débat télévisé dans le New Hampshire (nord-est des États-Unis), Hillary Clinton et Bernie Sanders ont fermement affiché leur différence pour convaincre les électeurs de cet État, avant les primaires du mardi 9 février.
Le sénateur du Vermont, qui prêche une révolution politique, y est donné largement en tête dans les sondages. Le dernier, établi pour NBC, The Wall Street Journal et Marist, le créditait de 58 % des intentions de vote, contre 38 % à l’ancienne secrétaire d’État.
Des promesses tenables?
Hillary Clinton a d’ailleurs riposté lors du débat en se présentant comme "une progressiste qui fait avancer les choses", mais avec réalisme.
"Je veux imaginer un pays où les salaires de gens reflètent leur dur travail, et où tout le monde a une assurance maladie", a-t-elle fait valoir avant d’ajouter: "Mais, je ne fais pas des promesses que je ne peux pas tenir."
Bernie Sanders, qui veut la mise en place d’une couverture médicale universelle, la gratuité de l’université, et promet de taxer plus lourdement Wall Street, lui a objecté que ces idées n’étaient pas irréalistes. Elles existent "dans de nombreux pays", a-t-il argué. Hillary Clinton a réaffirmé qu’elle partageait avec le sénateur du Vermont "certains buts progressistes", mais insisté sur le coût de ses promesses.
Revanchard
Dans l’Iowa, l’ex-première dame, ultra-favorite de l’establishment du parti, l’a emporté d’un cheveu (49,8 % à 49,6 %). Un résultat qui a galvanisé la campagne du sénateur du Vermont, qui n’a d’ailleurs pas reconnu officiellement sa défaite.
Bernie Sanders, qui a indiqué qu’il aurait pratiquement le même nombre de délégués que Mme Clinton après ces caucus, n’a pas voulu revenir lors du débat de jeudi sur la victoire étriquée de son adversaire. "Ce n’est pas la plus grande affaire du siècle", a-t-il assuré.
Un pic envoyé aux républicains
Malgré les tensions, le débat s’est achevé sur une note moins agressive. "Je pense qu'il est juste de dire que nous sommes 100 fois mieux que tout candidat républicain", a conclu le sénateur du Vermont. Une réconciliation de façade qui masque à peine le fossé de plus en plus marqué entre les deux démocrates.