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États-Unis

Les grandes villes américaines mènent la fronde anti-Trump

Une manifestation anti-Trump à New York, le 4 février.

Une manifestation anti-Trump à New York, le 4 février. - Yana Paskova - GETTY IMAGES NORTH AMERICA - AFP

Près de trois semaines après l'arrivée de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, les mouvements de protestation ne faiblissent pas dans les grandes villes du pays, où les autorités s'affranchissent des décisions du président. Au point de devenir un véritable contre-pouvoir face à Washington.

Elles sont devenues le symbole de la riposte anti-Trump. Plus de quinze jours après l'investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, les métropoles américaines sont plus que jamais mobilisées. Les grandes villes progressistes que sont New York, Chicago, Seattle, San Francisco ou encore Los Angeles, où Hillary Clinton était arrivée en tête en novembre, sont le théâtre de manifestations quasi-quotidiennes contre Donald Trump et ses premières mesures. Et d'autres agglomérations de moindre importance prennent elles aussi une part active dans le mouvement de grogne.

Un revers venant de Seattle

Ainsi, vendredi, le juge fédéral républicain de Seattle, James Robart, s'est opposé frontalement à Donald Trump en ordonnant le blocage temporaire du décret signé par le président américain, interdisant l'entrée aux Etats-Unis pour les ressortissants de sept pays musulmans. Une mesure forte et immédiate, qui s'applique à l'ensemble du territoire, et constitue un lourd revers pour Donald Trump et son décret hautement controversé, qui a fait descendre des centaines de milliers d'Américains dans la rue. 

Réunis en conférence à Washington au moment de l'investiture de Donald Trump, les maires américains ont appelé à une réforme du système d'immigration aux Etats-Unis et à "tracer un chemin vers la légalisation des 11 millions d'immigrés illégaux". Une mesure qu'avait défendu Barack Obama

Des maires ouvertement opposés aux mesures de Trump

Et comme le souligne L'Opinion, le site officiel de la Conférence des maires des Etats-Unis, une organisation au sein de laquelle sont regroupés les maires de 1.408 villes comptant plus de 30.000 habitants, témoigne de leur désaccord avec les premières mesures de Donald Trump. Des communiqués s'opposant directement aux décrets pris par le nouveau président pendant ses premiers jours à la Maison Blanche sont en effet régulièrement postés sur le site.

Les maires y font ainsi savoir leur opposition à l'abrogation d'Obamacare et les conséquences désastreuse qu'aurait cette décision sur la vie de millions d'Américains, ou rappellent leur attachement à l'accueil des immigrés et réfugiés. Parmi eux, et sans surprises, des maires démocrates, mais aussi des républicains plus modérés que la nouvelle administration fédérale.

Un bras de fer avec les villes "sanctuaires"

Dès lors, sur fond de ce désaccord, un véritable bras de fer s'est mis en place entre Donald Trump et les villes dites "sanctuaires", qui oeuvrent pour protéger les immigrés clandestins. Signant un décret pour les priver de fonds fédéraux, le président républicain s'est lancé dans une véritable bataille contre ces municipalités, qui ont fait savoir qu'elles refusaient de coopérer avec les autorités fédérales pour la mise en oeuvre des lois sur l'immigration. 

De New York à Los Angeles, en passant par Denver ou Chicago, plus de 200 villes américaines revendiquent ce statut de villes "sanctuaires" et affirment haut et fort leur volonté d'empêcher les expulsions de clandestins, estimés à quelque 11 millions aux Etats-Unis. Donald Trump fonde son argumentation contre ces villes sur le fait qu'en ne coopérant pas avec les services de l'immigration, elles laisseront des clandestins potentiellement dangereux en liberté.

Signe ultime de l'affront fait à Donald Trump par les maires: la ville de San Francisco a choisi de répliquer, en déposant plainte le 31 janvier contre le président pour sa décision de supprimer des financements fédéraux. "Le décret du président n'est pas seulement anticonstitutionnel, il est anti-américain", a fait valoir le procureur de la ville Dennis Herrera en précisant que la plainte avait été déposée devant un tribunal fédéral. 

A.S.