"Il y en aura d'autres": les menaces de Trump après l'arrestation d'un manifestant pro-Palestine

Donald Trump dans le Bureau ovale à la Maison Blanche le 6 mars 2025 - ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
"C'est la première arrestation et il y en aura beaucoup d'autres", a commenté Donald Trump ce lundi 10 mars après que les autorités fédérales ont arrêté ce week-end un leader des manifestations pro-palestiniennes de la prestigieuse université Columbia à New York, désormais menacé d'expulsion.
"Nous savons qu'il y a d'autres étudiants à Columbia et dans d'autres universités qui ont participé à des activités proterroristes, antisémites, anti-américaines et le gouvernement Trump ne le tolérera pas [...] Nous allons trouver, arrêter et expulser ces sympathisants terroristes", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social, ajoutant: "Nous attendons de toutes les universités américaines qu'elles suivent les règles".
Dimanche, le Département de la sécurité intérieure (DHS) a annoncé l'arrestation de Mahmoud Khalil, étudiant palestinien et figure des manifestations contre la guerre à Gaza à Columbia, affirmant sans plus de précisions qu'il a "mené des activités liées au Hamas, une organisation terroriste désignée".
Arrestation "illégale"
Dans la foulée, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a promis sur X que "tous les soutiens du Hamas aux Etats-Unis" se verraient retirer "leur visa ou leur green card", un titre de résidence permanente aux Etats-Unis, pour être "expulsés".
La branche new-yorkaise de l'organisation de défense des droits de l'homme ACLU a dénoncé une arrestation "illégale", présentant Mahmoud Khalil comme l'un des "négociateurs" au moment où les étudiants pro-palestiniens avaient installé un campement de protestation à l'intérieur du campus au printemps 2024.
"La détention illégale de M. Khalil relève du maccarthysme", a ajouté la NYCLU.
Les avocats de Mahmoud Khalil ont porté plainte afin de contester sa détention. Un juge fédéral de New York a ordonné qu'il ne soit pas expulsé pendant que le tribunal examine son cas. Une audience doit avoir lieu ce mercredi.
Protestations face à la menace
L'arrestation a également fait réagir à l'ONU. Tout en précisant ne pas connaître les "détails exacts de ce qui s'est passé", le porte-parole du secrétaire général Antonio Gutteres a souligné "l'importance du respect du droit à la liberté d'expression et du droit de réunion pacifique partout dans le monde".
"Si Mahmoud Khalil peut se voir retirer son statut de résident permanent sans recours, alors aucun immigré ou étudiant international d'aucun campus américain n'est en sécurité", a dénoncé dans un communiqué la Coalition d'étudiants pour la solidarité avec la Palestine de Columbia.
Le mouvement a dénoncé "le silence inquiétant" de l'université, qui n'a pas commenté cette arrestation. Les soutiens de l'étudiant ont donné rendez-vous pour une manifestation à New York ce lundi après-midi et des professeurs de l'université doivent également s'exprimer aux côtés d'associations.