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États-Unis

Cyber-espionnage: 5 officiers de l'armée chinoise inculpés aux Etats-Unis

Cinq officiers de l'armée chinoise ont été inculpés par les Etats-Unis, ce lundi, pour "piratage informatique" et "espionnage économique".

Cinq officiers de l'armée chinoise ont été inculpés par les Etats-Unis, ce lundi, pour "piratage informatique" et "espionnage économique". - -

La justice américaine a, pour la première fois, lancé des poursuites contre cinq officiers de l'armée chinoise, ce lundi, pour espionnage informatique de grande ampleur.

Les Etats-Unis ont, pour la première fois, inculpé cinq officiers de l'armée chinoise pour "piratage informatique" et "espionnage économique" à l'encontre de six sociétés américaines, a annoncé ce lundi le ministre de la Justice Eric Holder.

"Cette affaire d'espionnage économique présumé perpétré par des membres de l'armée chinoise représente les premières poursuites jamais engagées à l'encontre d'un acteur étatique pour ce type de piratage", a déclaré Eric Holder lors d'une conférence de presse.

Inquiétude des autorités américaines

L'annonce de ces poursuites intervient quelques jours après la visite du chef d'état-major de l'armée chinoise, le général Fang Fenghui, à Washington. La mise en oeuvre de poursuites judiciaires visant pour la première fois directement un Etat reflète l'inquiétude des autorités américaines face à l'ampleur du pillage informatique téléguidé par Pékin, qui coûterait entre 24 milliards et 120 milliards de dollars par an à l'économie américaine, selon le Washington Post.

Le chef du Pentagone Chuck Hagel n'avait pas hésité à affirmer en juin 2013 que l'espionnage informatique visant les Etats-Unis était "en partie lié à l'armée et au gouvernement chinois". Des discussions sur la cybersécurité s'étaient ouvertes l'été dernier entre la Chine et les Etats-Unis, chacun dénonçant les attaques venues de l'autre pays tout en convenant de "travailler ensemble".

Attaques de grande ampleur

La question de l'ampleur des attaques informatiques chinoises avait été mise en lumière par un retentissant rapport d'une société américaine de sécurité sur Internet qui avait affirmé en février 2013 que l'armée chinoise contrôlait des centaines, voire des milliers de pirates informatiques parmi les plus virulents au monde.

Ces hackers sont "basés principalement en Chine et le gouvernement chinois est tout à fait au courant de leurs activités", affirmait dans ce rapport la société Mandiant, qui est l'un des conseils du gouvernement américain en matière de sécurité informatique. Ce rapport avait notamment mis en lumière le rôle d'un groupe, baptisé "APT1", un acronyme de "Advanced Persistent Threat" ("Menace importante permanente"), qui serait une filiale de l'Armée de libération du Peuple appelée Unit 61398.

Les signatures de ses cyberattaques ont pu être suivies jusqu'à un immeuble de 12 étages, dans les faubourgs de Shanghaï, selon le rapport, qui estime qu'APT1 compte "des centaines, voire des milliers d'employés".

M. T. avec AFP