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États-Unis

Assaut du Capitole: un an après, l'ancien président Jimmy Carter dit avoir "peur pour la démocratie"

Jimmy Carter, 39ème président des Etats-Unis, le 2 mai 2015.

Jimmy Carter, 39ème président des Etats-Unis, le 2 mai 2015. - Thomas COEX / AFP

Le démocrate de 97 ans appelle à sécuriser et renforcer les processus électoraux aux Etats-Unis.

"Notre grande nation vacille désormais au bord d'un abîme qui s'élargit". Dans une tribune publiée dans le New York Times et à l'occasion du premier anniversaire de l'invasion du Capitole, survenue alors que le Congrès se réunissait pour acter l'élection de Joe Biden, l'ancien président Jimmy Carter met en garde contre les menaces qui planent sur la démocratie américaine.

"Les Américains doivent mettre de côté leurs différences et travailler ensemble avant qu'il ne soit trop tard", écrit ainsi le 39ème président des Etats-Unis.

Jimmy Carter estime que "sans action immédiate, nous courons un risque réel de conflit civil et de perte de notre précieuse démocratie".

"Gagner par tous les moyens"

Un an après les faits, l'ancien président de 97 ans déclare qu'il espérait que l'assaut du Capitole "choquerait la nation et l'inciterait à s'attaquer à la polarisation toxique qui menace la démocratie". Il déplore néanmoins aujourd'hui que "les promoteurs du mensonge selon lequel l'élection a été volée aient pris le contrôle d'un parti politique et alimenté la méfiance envers nos systèmes électoraux".

A ce propos, le Washington Post a récemment rapporté qu'environ 40 % des Républicains pensent que l'action violente contre le gouvernement est parfois justifiée.

Pour le démocrate, les politiques, et de nombreux Américains, "cherchent à gagner par tous les moyens", ce qui menace de faire s'effrondrer "les fondements de notre sécurité et de notre démocratie à une vitesse vertigineuse".

Une démocratie devenue "dangereusement fragile"

"Je crains maintenant que ce pour quoi nous nous sommes battus si durement dans le monde entier - le droit à des élections libres et équitables, sans entrave de la part de politiciens qui ne cherchent rien d'autre qu'à accroître leur propre pouvoir - soit devenu dangereusement fragile chez nous", déplore Jimmy Carter.

Après son départ de la Maison Blanche, Jimmy Carter a créé le Centre Carter, une organisation à but non lucratif qui surveille les élections libres dans le monde entier, notamment car il a subi une tentative de fraude électorale en 1962 dans l'Etat de Géorgie.

"Pour que la démocratie américaine perdure, nous devons exiger que nos dirigeants et nos candidats défendent les idéaux de liberté et adhèrent à des normes de conduite élevées", conclut-il.

Salomé Robles