"Arrêtez de vous plaindre!": Arnold Schwarzenegger demande aux Américains d'agir pour l'environnement malgré la présence de Donald Trump à La Maison Blanche

L’acteur, Arnold Schwarzenegger, prend la parole lors d’une table ronde au cours du Sommet mondial autrichien qui se tiendra à Vienne, en Autriche, le 3 juin 2025. - Joe Klamar
Retrait de l'accord de Paris, accélération de la production d'énergies fossiles... Tandis que l'administration Trump poursuit sa vaste politique énergétique, au détriment du climat, l'acteur hollywoodien Arnold Schwarzenegger a demandé aux Américains d'"arrêter de se plaindre", les sommant d'agir à leur tour.
Dans une interview accordée à la BBC, publiée ce samedi 7 juin, l'ancien gouverneur de Californie a estimé que le président Donald Trump n'était pas un obstacle suffisant pour abandonner la lutte contre le changement climatique.
"Eh bien, Arnold, quel est l’intérêt de se battre pour les questions environnementales et de réduire la pollution, avec Trump à la Maison Blanche?", lui lance-t-on parfois. "Et avec le gouvernement fédéral qui ne croit pas au changement climatique et qui veut forer davantage pour le pétrole et le charbon...".
"Je leur réponds: Hé, arrêtez de vous plaindre. Et vous, qu’est-ce que vous faites?", lance Arnold Schwarzenegger.
"Je leur dis: Nous avons tous une responsabilité. Vous pensez quoi, que l’action pour le monde entier vient uniquement de Washington, de la Maison Blanche?", suggère l'acteur. "Non. Il faut être conscient de ses obstacles, mais il ne faut pas les utiliser comme excuse, c’est mon opinion".
"Il faut y aller à fond"
Présent en Autriche à l'occasion de l’Austrian World Summit consacré au climat dans l’ancien palais impérial de la Hofburg, mardi 3 juin, l'acteur de 77 ans est connu pour ses engagements en matière d'écologie. En 2006, alors gouverneur de la Californie (2003-2011), il avait lancé un plan de lutte contre le réchauffement climatique, conduisant la Californie à se conformer au protocole de Kyoto, entré en vigueur en 2005.
"Vous savez, il faut y aller à fond. Quand j’avais 15 ans, ma vision, c’était d’aller en Amérique, de devenir champion de culturisme, de me lancer dans le cinéma et de faire de grands films. Des films hollywoodiens", a-t-il raconté à la BBC. "Vous croyez qu’il n’y avait pas d’obstacles? Il y en avait une quantité infinie et c’était très difficile. C’était un vrai combat. Alors, est-ce que j’ai abandonné? Est-ce que je suis allé me plaindre? Non", a-t-il conclu d'un ton ferme.
Républicain dans l'âme, l'acteur américain s'était engagé au côté de Kamala Harris dans la course à l'élection présidentielle. "Américain avant d'être républicain", avait-il écrit sur X pour justifier son choix. Malgré des désaccords avec le programme de Kamala Harris, le héros de Terminator estimait que le vote démocrate est le seul moyen pour que le pays "aille de l'avant". Replacer Donald à la tête du pays reviendrait à repartir pour "quatre années supplémentaires de mensonges sans résultats qui nous rendront de plus en plus en colère, de plus en plus divisés et de plus en plus haineux", avait-il estimé.
Arnold Schwarzenegger s'était déjà montré virulent à l'égard de Donald Trump à la suite de la décision de ce dernier de retirer les États-Unis de l’accord de Paris en 2017. Dans une vidéo devenue virale à l'époque, l'acteur avait reproché au milliardaire de "stopper" la "révolution" en faveur de "l’énergie propre".
L'administration Trump attaquée en justice
Si l'appel d'Arnold Schwarzenegger a de grandes chances d'être entendu par ses fans et les citoyens Américains, des actions ont déjà été amorcées aux États-Unis pour contrer la politique énergétique de Donald Trump.
En mai dernier, 22 jeunes Américains, dont des mineurs, ont attaqué en justice des décisions de l'administration Trump autorisant l'extraction des énergies fossiles. Dès sa prise de fonction le 20 janvier 2025, le président américain a en effet signé une série de décrets présidentiels, dont un notamment visant à doper la production de pétrole et de gaz. Une décision jugée néfaste pour le changement climatique, selon les plaignants.
Ces décrets ont pourtant pour but de répondre à "un état d'urgence énergétique", plaide le président américain, notoirement climatosceptique, qui a de nouveau retiré son pays de l'accord de Paris sur le changement climatique.