Après quatre jours de repos forcé, Hillary Clinton repart en campagne

Souriante et plaisantant, Hillary Clinton est repartie jeudi sur le terrain pour la première fois depuis sa pneumonie, désireuse de reprendre l'offensive après quatre jours d'absence et une chute dans les sondages face à Donald Trump.
Levant le pouce en direction des photographes sur le tarmac, Hillary Clinton a embarqué dans son avion. Direction: la campagne qu'elle avait dû abandonner dimanche après l'annonce soudaine de sa maladie.
"Je vais très bien"
Ovationnée par 1.500 partisans à Greensboro, en Caroline du Nord, la candidate démocrate à la Maison Blanche a ironisé sur son repos forcé de quatre jours. "Je dois vous dire que c'est génial de revenir dans la campagne. (...) A deux mois de l'élection, rester chez moi était la dernière chose que j'avais envie de faire", a lancé une Hillary Clinton tout sourire. Mais elle a exploité ce temps de réflexion pour prendre la mesure des enjeux de la campagne, a-t-elle assuré, et du danger posé selon elle par le milliardaire républicain, traité de "showman".
"Je finirai la campagne comme j'ai commencé ma carrière et comme j'assumerai la présidence, si j'en ai l'honneur: en aidant les enfants et les familles", a-t-elle déclaré.
Hillary Clinton était en repos forcé depuis dimanche, après son malaise lors des cérémonies du 11-Septembre, et du diagnostic de sa pneumonie, deux jours plus tôt. "Je ne pensais pas que ça ferait un tel foin. J'aurais dû prendre quelques jours plus tôt, maintenant je l'ai fait et je suis de retour dans la campagne", a-t-elle notamment expliqué.
Elle a annoncé de nouveaux meetings la semaine prochaine, dans des Etats où Donald Trump a réduit voire annulé l'écart, dont la très cruciale Floride. La candidate a aussi accordé une courte conférence de presse dans laquelle elle a défendu sa décision de ne pas informer vendredi dernier son colistier, Tim Kaine, qu'elle avait une pneumonie.
Sondages moins favorables
Pour la candidate démocrate, l'enjeu des prochaines semaines est de mobiliser à nouveau l'électorat de gauche et reconquérir au moins une partie de l'avance acquise après les conventions d'investiture de juillet. L'érosion est nette dans plusieurs sondages: de six points d'avance à la mi-août dans un duel, en moyenne, elle est tombée à moins de deux aujourd'hui.
Elle fait jeu égal avec Donald Trump au niveau national dans une étude CBS/New York Times. Etat par Etat, selon le système de scrutin indirect, la situation reste plus favorable à la démocrate. Mais il lui faut stopper l'hémorragie.
"J'ai toujours dit que ce serait une élection serrée", a réagi jeudi Hillary Clinton, dans sa deuxième interview téléphonique depuis son malaise de dimanche.
Son porte-parole Brian Fallon a lui espéré, sur MSNBC, que l'écart serré mobiliserait les électeurs. Pour "les démocrates et les indépendants et certains républicains qui ont décidé que Donald Trump n'est pas qualifié pour être président des Etats-Unis, et commençaient à penser que les choses vont de soi, j'espère que ces sondages vont leur servir de sonnette d'alarme".
Apte à gouverner
L'incident médical de dimanche a forcé Hillary Clinton - qui répète qu'elle est la candidate la plus transparente de l'histoire récente - à annuler une tournée dans l'ouest du pays et à publier un nouveau bulletin de santé mercredi.
Selon son médecin, l'ancienne secrétaire d'Etat de bientôt 69 ans est apte à assumer la fonction présidentielle. Jeudi, c'était au tour de Donald Trump de publier les résultats de son examen médical. Bilan: le milliardaire de 70 ans est lui aussi en "excellente santé", selon son médecin.