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Accident de train au Canada: 5 morts et toujours 40 disparus

Les incendies déclenchés par la gigantesque explosion d'un convoi de wagons-citernes dans la nuit de vendredi à samedi dans une petite ville québécoise ont été maîtrisés.

Les incendies déclenchés par la gigantesque explosion d'un convoi de wagons-citernes dans la nuit de vendredi à samedi dans une petite ville québécoise ont été maîtrisés. - -

Les incendies déclenchés par la gigantesque explosion d'un convoi de wagons-citernes dans la nuit de vendredi à samedi dans une petite ville québécoise ont été maîtrisés.

L'incertitude demeurait lundi sur le sort d'une quarantaine de personnes, après le déraillement puis l'explosion samedi en pleine ville d'un train transportant du pétrole brut à Lac-Mégantic, au Québec.

Le bilan provisoire est de cinq morts, mais il pourrait approcher les cinquante victimes si les personnes portées disparues n'étaient pas retrouvées.

Cette catastrophe constituerait alors l'accident le plus meurtrier qu'ait connu le Canada depuis qu'un avion s'est écrasé au sol en 1956 à Chilliwack, en Colombie britannique, tuant 64 personnes.

Scène d'horreur

Petite ville touristique située au bord d'un lac, au coeur d'un vaste massif forestier, Lac-Mégantic s'était embrasée vers 1h30 (7h30 en France) samedi, lorsqu'un train convoyant du pétrole brut a déraillé en plein centre-ville.

Les témoins ont décrit un véritable "mur de feu" qui s'est abattu sur la rue principale, qui était encore assez animée en cette chaude nuit d'été. En particulier, le bar Musi-Café a été littéralement pulvérisé par le souffle de l'explosion des citernes. "On ne va retrouver que les dents", a dit un pompier arrivé sur les lieux quelques minutes plus tard, expliquant que le brut s'était déversé tel une coulée de lave.

Ceux qui ont réussi à échapper au déluge de flammes ont décrit des scènes d'horreur, estimant à une cinquantaine de personnes le nombre de clients alors présents dans le bar. "Une petite fille en flammes (...) criait 'sauvez-moi, sauvez-moi'", a raconté Jean-Guy Nadeau alors qu'il se rendait à la messe dimanche matin.

En tout, un trentaine de blocs de bâtiments auraient été pulvérisés.

"C'est comme une zone de guerre. C'est incroyable, difficile à imaginer", a déclaré le Premier ministre canadien Stephen Harper après avoir visité dimanche le centre-ville dévasté.

Boite noire retrouvée

Avec la fin de l'incendie, une petite partie des 2.000 personnes évacuées ont pu regagner leur domicile dimanche, et les enquêteurs espèrent pouvoir se rendre sur ce qu'ils considèrent comme "une scène de crime" dès lundi.

En particulier, les inspecteurs du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) souhaitent étudier les différents wagons pour comprendre comment le convoi a pu s'élancer sans conducteur, alors qu'il se trouvait sur une aire de stationnement à une dizaine de kilomètres de la ville meurtrie.

D'ors-et-déjà, les agents du BST ont pu examiner dimanche la locomotive. "On a vérifié tous les mécanismes (et) on a récupéré une copie de la fameuse boîte noire", contenant des données sur neuf paramètres précieux, a dit le responsable de l'enquête, Ed Belkaloul.

"On a aussi récupéré ce qu'on appelle l'unité de détection de freinage, l'équivalent de la boîte noire. Si jamais il y a des problèmes avec la boîte noire, il reste possible d'obtenir des données de cette unité", notamment sur la vitesse et le freinage, a ajouté M. Belkaloul.

Indignation à Lac-Mégantic

L'indignation a par ailleurs gagné les habitants de Lac-Mégantic, à mesure que se confirmait ce qui était jusque là une rumeur: les pompiers de la municipalité voisine de Nantes ont bel et bien été appelés vendredi soir par la compagnie ferroviaire américaine propriétaire du convoi afin d'éteindre un feu à bord d'une des cinq locomotives.

Cet incendie, "qui a duré environ 45 minutes" avait été provoqué "par une fuite d'huile", liée à "un problème mécanique, de moteur", a indiqué sur Radio-Canada le maire de Nantes, Sylvain Gilbert.

Une fois le feu maîtrisé, la compagnie a autorisé les sapeurs-pompiers à regagner leur caserne, a-t-il précisé.

Moins de deux heures plus tard, le train, entraîné par la gravité, déferlait à vive allure dans Lac-Mégantic, provoquant la tragédie.

C.P. avec AFP