Au moins cinq morts dans l'explosion d'un train au Québec

Au Québec, où un convoi de camions-citernes a déraillé et explosé samedi, 80 personnes sont portées disparues. - -
Le bilan continue de s'alourdir au Canada. Au moins cinq personnes ont trouvé la mort dans une petite ville du Québec après le déraillement et l'explosion d'un convoi de wagons-citernes. Le porte-parole de la Sûreté du Québec a précisé: "on sait qu'il y aura d'autres décès". Une quarantaine de personnes sont toujours portées disparues. L'accident a ravagé une partie du centre-ville.
"Il y avait au moins 50 personnes au bar" de Lac-Mégantic, ville de 6.000 habitants, située à 250 km à l'est de Montréal. "Il ne reste plus rien", a déclaré un pompier, qui a requis l'anonymat. Une vague de pétrole en feu a soufflé le bâtiment, a-t-il ajouté. Les fouilles ont officiellement commencé dimanche à l'aube, a-t-il précisé.
Dimanche soir, le président français François Hollande a exprimé sa solidarité au peuple canadien. "C'est avec une vive émotion que le président de la République a pris connaissance de la terrible catastrophe ferroviaire", pouvait-on lire dans un communiqué de l'Elysée.
2.000 personnes évacuées
L'incendie faisait toujours rage dimanche matin, près de 36 heures après l'accident, mais le chef des pompiers de la ville, Denis Lauzon, se montrait optimiste.
"On a repris le contrôle sur la majorité des wagons. Il en reste seulement deux à éteindre", mais ceux-ci restent "dangereux" et risquent encore d'exploser, a-t-il dit. "J'aurai peut-être de bonnes nouvelles en fin de journée", a-t-il ajouté alors que les pompiers continuaient d'asperger les wagons de mousse ignifuge.
Au moins quatre wagons-citernes chargés de pétrole brut ont explosé. Un premier bilan provisoire faisait état d'au moins un mort et un blessé. Au moins 2.000 personnes ont été évacués, une quarantaine de bâtiments ont été détruits ou endommagés.
"Je suis choqué, horrifié par la nouvelle. Malheureusement, il est clair qu'il y a eu perte de vies, même si on n'en connaît pas encore l'ampleur", a déclaré samedi soir le Premier ministre canadien Stephen Harper depuis Calgary, dans l'ouest canadien.
La Première ministre du Québec, Pauline Marois, a exprimé pour sa part "un sentiment de profonde désolation" après avoir survolé la ville sinistrée et vu "tous ces bâtiments brûlés". "C'est la tristesse que j'ai ressentie surtout pour tous les gens qui sont concernés par cette catastrophe, le centre-ville est détruit", a-t-elle souligné.
"Pas de conducteur à l'intérieur"
Un incident mécanique pourrait être à l'origine de l'accident. Un porte-parole de la compagnie, Christophe Journet, a déclaré qu'avant la catastrophe, le convoi avait été immobilisé dans le village voisin de Nantes pour effectuer un changement d'équipe et que, pour une raison inconnue, il s'était "mis à avancer, à bouger dans la pente le conduisant jusqu'à Lac-Mégantic", alors que les systèmes de freinage étaient pourtant activés. Par conséquent, "il n'y avait pas de conducteur à l'intérieur" lorsque le train s'est emballé, a-t-il dit.
Le convoi ferroviaire de la compagnie américaine The Montreal Maine & Atlantic comptait cinq locomotives et 77 wagons et transportait du pétrole en provenance de l'Etat américain du Dakota du Nord (nord), selon le vice-président Marketing du transporteur, Joe McGonigle.
Les autorités québécoises ont parlé de 72 wagons transportant 100 tonnes de pétrole chacun. "Une dizaine de wagons ont été sécurisés et retirés du convoi", a indiqué l'agence gouvernementale Urgence Québec dans un communiqué.
"Quand on est sorti du bar-restaurant, on a vu des wagons arriver au centre-ville à toute allure. On a vu des étincelles, on a entendu des bruits. On entendait des explosions et il y avait le feu partout. On a couru jusqu'au bord de l'eau", a déclaré un témoin, Yvon Rosa, sur Radio-Canada.