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Amérique Latine

Présidentielle au Venezuela: Paris appelle à une "transparence totale" pour garantir la "sincérité du scrutin"

Nicolas Maduro au soir de sa réélection le 29 juillet 2024 à Caracas, au Venezuela

Nicolas Maduro au soir de sa réélection le 29 juillet 2024 à Caracas, au Venezuela - Yuri CORTEZ / AFP

Alors que les oppositions s'insurgent de la réélection de Nicolas Madura, la France a demandé aux autorités vénézuéliennes à une "transparence totale" sur le scrutin.

La France a appelé ce lundi 29 juillet les autorités vénézuéliennes à faire preuve de "transparence totale" sur le processus électoral en publiant l'intégralité des procès-verbaux et résultats des centres de vote pour "garantir la sincérité du scrutin" alors que l'opposition conteste la réélection du président Nicolas Maduro.

"À l'occasion de l'élection présidentielle, le peuple vénézuélien s'est exprimé en nombre et de manière pacifique. Son choix doit être respecté", a réagi le ministère des Affaires étrangères, rejoignant un grand nombre de pays ayant exprimé des doutes sur le résultat annoncé de cette élection.

Réélu avec 51,2% des voix

Nicolas Maduro a été officiellement proclamé président du Venezuela par le Conseil national électoral (CNE).

Lors de son discours, évoquant les réactions de l'opposition et de la communauté internationale, M. Maduro a dénoncé une tentative d'imposer un "coup d'État fasciste et contre-révolutionnaire au Venezuela".

La veille, le président du CNE Elvis Amoroso avait dénoncé une "agression contre le système de transmission des données qui a retardé" le décompte. Ces décomptes par bureaux de vote que réclame l'opposition ne sont pas encore disponibles. Lundi, le parquet a ouvert une enquête, évoquant l'implication de la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado dans ce "piratage".

Le Centre Carter, un des rares observateurs indépendants présents, a appelé le CNE à publier les résultats du scrutin de dimanche dans chaque bureau de vote. Selon les résultats du CNE, Nicolas Maduro, 61 ans, l'héritier de l'ancien président Hugo Chavez (1999-2013), a été réélu pour un troisième mandat consécutif de six ans avec 5,15 millions de voix (51,2%).

Le candidat de l'opposition, Edmundo Gonzalez Urrutia, 74 ans, qui avait remplacé au pied levé Maria Corina Machado, déclarée inéligible, en a recueilli un peu moins de 4,5 millions (44,2%).

L'opposition, qui espérait mettre fin à 25 années de pouvoir chaviste, a aussitôt rejeté ce résultat. Maria Corina Machado, pour qui Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu 70% des suffrages, a dénoncé "la violation grossière de la volonté populaire".

Inquiétudes internationales

Si Nicolas Maduro a reçu le soutien de la Russie et de la Chine ainsi que de ses autres alliés habituels - Cuba, Nicaragua, Honduras et Bolivie -, les réactions négatives ou sceptiques ont afflué de la communauté internationale.

Neuf pays d'Amérique latine (Argentine, Costa Rica, Équateur, Guatemala, Panama, Paraguay, Pérou, République dominicaine, Uruguay) ont ainsi appelé dans une déclaration commune à un "réexamen complet avec la présence d'observateurs électoraux indépendants".

Le gouvernement brésilien a "réaffirmé" "le principe fondamental de la souveraineté populaire" et demandé "la vérification impartiale des résultats".

Par le passé, le président brésilien Lula a longtemps défendu son homologue vénézuélien face aux critiques internationales. Mais Brasilia avait durci le ton à l'approche de la présidentielle.

Luis Gilberto Murillo, le ministre des Affaires étrangères de Colombie, dirigée par le président de gauche Gustavo Petro, a demandé "un décompte total des voix, sa vérification et un audit indépendant" car il est "important de dissiper les doutes sur les résultats".

Les États-Unis ont affirmé "sérieusement craindre que le résultat annoncé ne reflète pas la volonté ou le vote du peuple vénézuélien".

Tout comme le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, qui a prôné sur X une "transparence totale (...) y compris le décompte détaillé des voix".

T.P. avec AFP