Mexique: accusé par Trump d'avoir des liens avec le narcotrafic, le gouvernement dénonce une "calomnie"

La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, lors du 114e anniversaire de la révolution mexicaine sur la place du Zocalo à Mexico, le 20 novembre 2024. - Rodrigo Oropeza / AFP
La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a taxé samedi de "calomnie" l'accusation de son homologue américain Donald Trump selon laquelle son gouvernement aurait des liens avec le narcotrafic.
Dans un message cinglant sur X, la présidente de gauche nationaliste a annoncé "des mesures tarifaires et non tarifaires en défense des intérêts du Mexique", en représailles aux droits de douane annoncés le même jour par Washington.
Le Mexique est le premier partenaire commercial mondial des Etats-Unis, qui absorbe plus de 80% de ses exportations. Les deux pays sont membres avec le Canada du Traité de libre-échange d'Amérique du nord.
Une réponse aux droits de douane imposés par Trump
Très populaire dans son pays, Claudia Sheinbaum répondait au président des Etats-Unis qui a mis samedi à exécution sa menace d'imposer de droits de douane à 25% sur les produits provenant du Canada et du Mexique, et 10% supplémentaires à ceux déjà existants sur les produits chinois.
Washington justifie cette décision par la volonté de forcer les trois pays à agir pour diminuer le trafic de fentanyl et les arrivées de migrants illégaux aux Etats-Unis. La Maison Blanche a aussi affirmé, sans fournir de preuves, que les cartels de la drogue mexicains avaient noué "une alliance avec le gouvernement du Mexique".
"Nous rejetons catégoriquement la calomnie de la Maison Blanche qui accuse le gouvernement mexicain d'avoir des alliances avec des organisations criminelles", a rétorqué la présidente mexicaine dans son long message sur X.
La présidente demande le "respect des droits humains"
Elle a accusé en retour les fabriquants d'armes des États-Unis de vendre des armes "à ces groupes criminels" mexicains. Claudia Sheinbaum a avancé que son gouvernement avait saisi "40 tonnes de drogues dont 20.000 doses de fentanyl" en quatre mois.
Elle a mis au défi le gouvernement et les agences officielles des États-Unis de "combattre la vente de stupéfiants dans les rues de ses principales villes, ce qu'ils ne font pas, et le blanchiment d'argent". Claudia Sheinbaum a cependant proposé au président Trump de constituer "un groupe de travail avec nos meilleures équipes de sécurité et de santé publique".
"Ce n'est pas avec l'imposition des droits de douane que l'on trouve des solutions aux problèmes, mais en parlant et en dialoguant comme nous l'avons fait ces dernières semaines avec son département d'État pour aborder le phénomène de la migration; dans notre cas, dans le respect des droits humains", ajoute la présidente mexicaine.