L'avocat d'El Chapo affirme que le président mexicain a reçu des pots-de-vin d'un puissant cartel

Le narcotraficant mexicain a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés le 12 février 2019. - Omar Torres - AFP
L'un des avocats de Joaquin Guzman, alias "El Chapo", a affirmé ce mardi en ouverture du procès du narcotrafiquant, à New York, que le président mexicain et son prédécesseur avaient reçu des pots-de-vin du cartel de Sinaloa, l'un des plus puissants du pays.
Plusieurs centaines de millions de dollars auraient ainsi été transférés, au nom de l'organisation, par Ismael "El Mayo" Zambada, coaccusé lors du procès d'"El Chapo" mais actuellement en fuite, a déclaré Jeffrey Lichtman lors de sa plaidoirie introductive.
Des déclarations jugées "totalement fausses et irresponsables" par l'ancien président mexicain Felipe Calderon. L'actuelle présidence mexicaine a ensuite à son tour rejeté les accusations de présumés pots-de-vin reçus, jugeant ces accusations "fausses et diffamatoires".
Le début du procès retardé
"La vérité, c'est qu'il ne contrôlait rien", a affirmé le conseil au sujet de Joaquin Guzman, qui encourt la prison à perpétuité au terme de ce procès qui devrait durer plus de quatre mois.
Pour Jeffrey Lichtman, "El Chapo" est un "bouc émissaire" du gouvernement mexicain. "Pourquoi le gouvernement mexicain a-t-il besoin d'un bouc émissaire? Parce qu'ils se font trop d'argent avec les pots-de-vin des barons des cartels".
Les autorités soupçonnent "El Mayo" de diriger le cartel de Sinaloa en l'absence d'"El Chapo", interpellé en janvier 2016 et emprisonné depuis.
Le début du procès a été retardé mardi par le désistement de deux jurés. La première, une femme, a produit un certificat médical et le second, un homme, a indiqué qu'il n'avait pas les moyens de suivre un procès d'une telle durée, étant sans emploi. Deux nouveaux jurés les ont remplacés, avant que les débats ne puissent réellement débuter.