Brésil: des partisans de Bolsonaro envahissent le Congrès et le Palais présidentiel

Des centaines de partisans de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro ont envahi dimanche le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême à Brasilia, une semaine après l'investiture du président de gauche Lula dont ils refusent l'élection.
Une véritable marée humaine de manifestants vêtus de jaune et vert a pris d'assaut les principaux lieux de pouvoir du pays à Brasilia, a constaté l'AFP, des images impressionnantes qui rappellent l'invasion du Capitole à Washington en janvier 2021.
Sur les réseaux sociaux, on peut voir des vidéos montrant des bureaux de parlementaires détériorés ou des manifestants debout sur les sièges de l'hémicycle de Sénat. Les dégâts semblent considérables, dans ces bâtiments qui sont des trésors de l'architecture moderne et regorgent d'oeuvres d'art.
Une intenvention fédérale décrétée à Brasilia
La zone près de la Place des trois pouvoirs, où se côtoient le Palais présidentiel de Planalto, la Cour suprême et le Congrès, avait été pourtant bouclée par les autorités, mais les bolsonaristes sont parvenus à rompre les cordons de sécurité. Les policiers, qui semblaient complètement débordés, ont tenté, en vain, de les repousser avec du gaz lacrymogène.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva était absent de Brasilia ce dimanche. Il s'est rendu à Araraquara, ville de l'Etat de Sao Paulo (sud-est) dévastée par des inondations en fin d'année.
Le président a condamné l'invasion des lieux de pouvoir à Brasilia par des "vandales fascistes" et a décrété une "intervention fédérale" sur les forces de l'ordre pour reprendre en main la sécurité de la capitale. Il a assuré que les responsables seraient "tous retrouvés" et "punis".
Des dirigeants condamnent cette invasion
De nombreux dirigeants ont également condamné cette invasion. Emmanuel Macron a appelé à "respecter" les institutions brésiliennes et rappelé son soutien à Lula. Plusieurs élus français ont également dénoncé les "attaques de l'extrême droite au Brésil".
Le président du Conseil européen Charles Michel a exprimé sur Twitter sa "condamnation absolue" de cet assaut contre le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême brésiliens, et son "soutien total au président Lula da Silva, démocratiquement élu par des millions de Brésiliens à l'issue d'élections équitables et libres".
Même soutien exprimé par le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, qui s'est dit "consterné" par les actes d'"extrémistes violents". "La démocratie brésilienne l'emportera sur la violence et l'extrémisme", a-t-il tweeté.
Jair Bolsonaro, qui n'a jamais félicité Lula de son élection et a boudé son investiture, a quitté le Brésil deux jours avant la fin de son mandat et se trouve en Floride, aux Etats-Unis.