Algérie : le président Bouteflika démissionnera d'ici le 28 avril

Abdelaziz Bouteflika, le 23 novembre 2017 - Ryad Kramdi - AFP
Il aura donc fallu plus de six semaines de manifestations populaires pour obtenir le départ d'Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999. L'agence de presse officielle APS a annoncé ce lundi en fin de journée que le président démissionnera d'ici le 28 avril prochain, date à laquelle expire constitutionnellement son mandat.
Le président du Conseil de la Nation chargé de l'intérim
Le chef de l'Etat prendra auparavant des "mesures pour assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l'État durant la période de transition", poursuit le communiqué de l'APS, sans autre détail.
Une fois sa démission actée, c'est le président du Conseil de la Nation, la chambre haute du Parlement, Abdelkader Bensalah, 77 ans, qui assurera l'intérim durant une période maximale de 90 jours au cours de laquelle une présidentielle devra être organisée.
En début de journée déjà, le bruit courait dans les couloirs de plusieurs rédactions algériennes. Les chaînes de télévision Ennahar et El Bilad avaient assuré qu'il se préparait à démissionner prochainement en suivant l’article 102 de la Constitution. La chaîne El Bilad rapportait pour sa part que la président devait renoncer au pouvoir cette semaine.
L'illusion d'un nouveau gouvernement
Dimanche, l'État algérien avait sorti sa dernière carte en annonçant la formation d'un nouveau gouvernement censé apaiser la gronde des Algériens. Mais le Premier ministre Noureddine Bedoui et le général Ahmed Gaïd Salah, numéro 2 dans l'ordre protocolaire ont gardé leur poste, ce qui n'a donc pas calmé la population qui réclame un changement de régime depuis le 22 février.
Cette fronde, inédite dans le pays, est née à la suite de l'annonce d'Abdelaziz Bouteflika de se représenter une cinquième fois à la présidentielle. Chaque vendredi, des marées humaines se sont formées pacifiquement dans les rues d'Alger pour réclamer le départ du président, âgé de 82 ans. Un mouvement soutenu par les Français d'origine algérienne qui se sont rassemblés nombreux chaque week-end à Paris.