Tunisie: pourparlers entre les islamistes d'Ennahda et le puissant syndicat UGTT

La Tunisie traverse une grave crise politique. - -
Vers une sortie de crise en Tunisie? Alors qu'en Egypte l'armée menace de déloger par la force les manifestants, en Tunisie, l'heure est à la négociation. Le parti islamiste tunisien au pouvoir et le puissant syndicat UGTT doivent ainsi tenir de premiers pourparlers lundi, tandis que l'opposition mobilisait encore des centaines de manifestants dimanche soir à Tunis. L'idée étant de sortir de la crise déclenchée par l'assassinat d'un opposant fin juillet.
L'UGTT, forte d'un demi-million d'adhérents et capable de paralyser le pays, a indiqué que le chef du parti Ennahda, Rached Ghannouchi, celui du syndicat, Houcine Abassi, et le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar, participeraient aux pourparlers, sans donner plus de précisions.
Mustapha Ben Jaafar a annoncé la semaine dernière le gel des travaux de la Constituante tant que des négociations regroupant tous les acteurs politiques et socio-économiques n'étaient pas lancées. Il avait demandé à l'UGTT de parrainer d'éventuels pourparlers.
Mise en place d'un cabinet de technocrates
La centrale syndicale, tout comme le patronat, réclame la démission du gouvernement dirigé par Ennahda et la mise en place d'un cabinet de technocrates depuis l'assassinat, attribué à la mouvance salafiste, du député d'opposition Mohamed Brahmi. Le syndicat est cependant opposé à la dissolution de la Constituante réclamée par une hétéroclite coalition d'opposition. Le parti islamiste propose pour sa part d'élargir le gouvernement à d'autres forces politiques ainsi que des élections en décembre.
Dans la rue, comme tous les soirs depuis l'assassinat le 25 juillet du député, l'opposition organisait une manifestation dimanche. Plusieurs centaines de manifestants étaient rassemblés en début de soirée devant le siège de l'ANC et les 60 députés boycottant la Constituante ont décidé qu'à tour de rôle plusieurs d'entre eux passeraient la nuit sur place.
Après près d'une semaine de pause, les partisans du gouvernement ont aussi repris dimanche soir un rassemblement concurrent à quelques dizaines de mètres de celui des opposants. En début de soirée, ils étaient plusieurs dizaines à manifester.