Deux ans après la révolution, où en est la Tunisie ?

Une manifestante à Sidi Bouzid, en Tunisie, le 17 décembre 2012. - -
Des manifestants ont jeté des pierres lundi contre le chef de l'Etat tunisien Moncef Marzouki et le président du Parlement Mustapha Ben Jaafar à Sidi Bouzid, où se déroulaient les célébrations du deuxième anniversaire du début de la révolution tunisienne.
Les jets ont commencé après le discours présidentiel et alors que Mustapha Ben Jaafar s'apprêtait à prendre la parole. Le service d'ordre a rapidement évacué les deux dirigeants.
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Un chômage à 18 %
Principal motif de la colère des manifestants : une économie plombée par une insécurité persistante et un fort ralentissement dans la zone euro, partenaire économique privilégié de la Tunisie. Selon le ministère de l'Industrie, les investissements ont chuté de 36% dans la région de Sidi Bouzid.
Quant aux offres d'emplois, elles ont enregistré un déclin de 24,3% sur les 11 premiers mois de 2012 par rapport à la même période l'année précédente. Au niveau national, le chômage stagne autour de 18%, nourrissant une rancœur qui dégénère régulièrement en affrontements.
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Le défi de l'islamisme radical
Outre les problèmes économiques, la Tunisie fait aussi face au défi que représentent les groupuscules islamistes radicaux qui ont orchestré des heurts, parfois sanglant, depuis l'été.
Depuis une semaine, l'armée pourchasse ainsi un groupe armé soupçonné d'appartenir à la mouvance salafiste dans la région de Kasserine, voisine de Sidi Bouzid. Et les autorités ont annoncé le démantèlement d'un réseau de recrutement d'Al-Qaïda. Par ailleurs, des islamistes radicaux étaient présents en nombre lundi dans la foule qui a conspué le Président.
En outre, la Tunisie est plongée dans une impasse politique, l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) ne parvenant pas à aboutir à un compromis sur la future Constitution, 14 mois après son élection.