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Nigeria: le gouvernement accusé d'exploiter politiquement le retour de la rescapée de Chibok

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Plusieurs représentants de la société civile au Nigeria ont accusé ce vendredi le gouvernement d'exploiter à des fins politiques la récente découverte d'une rescapée de Chibok, qui avait été enlevée il y a plus de deux ans par Boko Haram.

Amina Ali a été découverte mardi avec son bébé de quatre mois et un homme qu'elle présente comme son mari dans la forêt de Sambisa, un bastion du groupe islamiste Boko Haram, dans le nord-est du Nigeria, par des soldats et des miliciens d'autodéfense. Cette jeune fille fait partie des lycéennes de Chibok, enlevées en 2014 par des combattants de Boko Haram. Mais depuis qu’Amina Ali a été découverte, nombreux sont ceux à accuser le gouvernement d’exploiter cette nouvelle à des fins politiques.

"Bénéfices politiques"

Agée de 19 ans, Amina Ali a été transportée jeudi avec sa mère et son bébé à Abuja, la capitale du Nigéria, par avion, pour y rencontrer le président Muhammadu Buhari. Les deux femmes, qui se sont couvert la tête d'une écharpe pour tenter d'échapper aux médias, ont ensuite été largement photographiées avec le président. Muhammadu Buhari a pris ses fonctions il y a un an, et a fait de la lutte contre l'insurrection islamiste, qui a causé plus de 20.000 morts depuis 2009, une des grandes priorités de son mandat.

Pour Mausi Segun, chercheur pour Human Rights Watch (HWR) au Nigeria, les premiers jours de liberté d'Amina Ali auraient dû être consacrés à sa santé mentale et à celle de sa fille, "avant qu'on ne se mette à faire tourner les caméras et qu'on tire des bénéfices politiques de sa découverte".

A.M avec AFP