Niger: l'ONU dénonce les conditions de détention apparemment "inhumaines" du président Bazoum

Des centaines de personnes soutenant le coup d'État au Niger se sont rassemblées le 3 août 2023 à Niamey. - AFP
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk s'est alarmé vendredi des conditions de détention apparemment "inhumaines" du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé par des militaires, mettant en garde contre toute violation des droits humains.
"Je suis particulièrement préoccupé par les conditions dans lesquelles le président nigérien Mohamed Bazoum, sa femme et son fils, sont arbitrairement détenus, qui se détériorent rapidement", a-t-il affirmé dans un communiqué.
"J'ai reçu des informations dignes de confiance selon lesquelles ses conditions de détention s'apparenteraient à un traitement dégradant et inhumain, en violation des lois internationales", a-t-il ajouté.
"L'électricité aurait été coupée, de même que l'accès à l'eau potable et aux médicaments", a-t-il souligné.
"Ceux qui sont responsables de la détention du président doivent s'assurer que ses droits et ceux des autres personnes retenues avec lui sont respectées", a-t-il conclu.
Craintes grandissantes
Plus de deux semaines après le coup d'État qui l'a renversé le 26 juillet, les craintes grandissaient quant aux conditions de détention et au sort réservé au président Mohamed Bazoum, prisonnier avec sa famille depuis.
L'Union européenne a exprimé sa "profonde inquiétude" face à "la détérioration des conditions de détention" de Mohamed Bazoum, retenu prisonnier avec sa femme et son fils.
Le président Bazoum et sa famille "seraient, selon les dernières informations, privés de nourriture, d'électricité et de soins depuis plusieurs jours (...). Rien ne permet de justifier un tel traitement", a dénoncé le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell.
Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a lui aussi exprimé vendredi "ses vives préoccupations" sur "la détérioration des conditions de détention" de Mohamed Bazoum.
Selon l'ONG Human Rights Watch qui s'est entretenue avec Mohamed Bazoum, ce dernier a décrit le traitement de sa famille comme "inhumain et cruel", disant ne pas avoir d'électricité depuis le 2 août, ni aucun contact humain depuis une semaine.
Et la perspective d'une intervention militaire de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) fait craindre pour sa sécurité: selon un de ses proches, les putschistes ont brandi "la menace" de s'en prendre à lui si une telle opération était lancée.