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Zone montagneuse, habitations fragiles... Pourquoi le bilan du séisme au Maroc risque encore de s'alourdir

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Quelques heures après le séisme, l'ambassadeur de France au Maroc a prévenu, sur BFMTV, que "l'évaluation du bilan" serait difficile dans les zones montagneuses du sud de Marrakech, où se trouvent de nombreux villages.

Quelques heures après le séisme de magnitude 6,8 qui a touché le Maroc, des premières inquiètudes ont commencé à apparaître à propos des zones les plus reculées du Maroc qui pourraient être touchées, alors que le bilan ne cesse de s'alourdir avec au moins 2000 morts.

Au micro de BFMTV, l'ambassadeur de France au Maroc Christophe Lecourtier a fait part de ses craintes par rapport aux "zones montagneuses". "Le bilan semble davantage matériel qu'humain, du moins dans les villes" d'Agadir et Marrakech, situées à 200 kilomètres au nord de l'épicentre du tremblement de terre, a d'abord expliqué l'ambassadeur.

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Mais, a-t-il poursuivi, les régions "les plus affectées" se trouvent au sud de Marrakech: "ce sont des régions montagneuses au sud de Marrakech où se trouvent des villages avec des populations habitant dans des maisons moins solides qu'en villes".

"C'est là que les secours s'emploient à essayer de déterminer exactement la situation", a encore expliqué Christophe Lecourtier.

Des zones parfois difficiles d'accès

Selon lui, des colonnes de secours sont déjà déployées sur place, mais il explique aussi qu'elles évoluent dans ces zones parfois difficilement accessibles. Et pour cause, les villages dans cette zone de montagnes sont "très nombreux", ce qui explique que "l'évaluation du bilan" est "encore à faire".

C'est également ce que confirme Rémy Bossu, responsable du Centre sismologique euro-méditerranéen, interrogé sur BFMTV. Selon lui, l'épicentre du séisme de magnitude 6.8 se trouvait dans les montagnes, dans la province d'Al-Haouz.

"C'est certainement plus difficile de savoir ce qu'il s'est passé là. [...] Ce sont des zones où l'habitat est très vulnérable", a-t-il ajouté.

Une architecture à risque

Un total de 1.293 personnes ont péri dans la province d'Al Haouz et 452 dans la province de Taroudant, deux zones rurales montagneuses du Haut-Atlas.

"On est dans une zone où il n'y a pas de tradition d'architecture parasismique", complète Cyrille Hanappe, architecte spécialiste des risques majeurs, qui précise que la région frappée par la catastrophe "n'est pas réputée plus sismique que le sud de la France".

Les habitats traditionnels des villages de montagne ne sont donc pas conçus pour résister à de telles secousses. Faites de terre et de béton, ces auto-constructions "sont extrêmement dangereuses si elles ne sont pas armées contre les risques sismiques", assure l'expert.

Lola Dhers