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"J'ai une entorse": Meryem, 11 ans, a passé trois jours sous les décombres après le séisme au Maroc

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La jeune Meryem a passé trois jours sous les décombres de sa maison, effondrée après le séisme qui a frappé le Maroc. Elle a été retrouvée saine et sauve mais en état de choc. La petite fille recommence doucement à s'exprimer, au micro de BFMTV.

Un peu de lumière au milieu du désastre. Meryem, 11 ans, a passé trois jours ensevelie sous les décombres de sa maison du village isolé de Taourirt, détruite après le séisme qui a frappé le Maroc, avant d'être sauvée in extremis par son oncle mardi.

BFMTV a retrouvé la petite fille. Autour d'un thé dans un centre d'accueil provisoire au sud de Marrakech, elle répond timidement mais le sourire aux lèvres aux questions des journalistes, deux jours après son sauvetage.

Sortie des décombres en état de choc, mutique, après avoir appris que sa mère n'avait pas survécu au séisme, Meryem se remet doucement à parler.

"J'ai une entorse", murmure-t-elle, le bras en écharpe, des égratignures encore visibles sur le front.

Elle a perdu quatre membres de sa famille dans le séisme

Après avoir été prise en charge dans un hôpital de Marrakech, elle affirme désormais préférer rester dans le centre d'accueil plutôt que de retourner dans sa maison, dévastée par le séisme qui a fait près de 2900 morts. Une maison au sein de laquelle la famille berbère vivait à onze. Ils ont perdu quatre membres dans le séisme, leur toit et toutes leurs affaires.

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Ni elle, ni son père présent dans la pièce n'évoquent la mort de la mère, ni la situation du grand-frère de Meryem en réanimation après un traumatisme crânien.

"J'espère qu'on va rester unis, qu'on puisse rester une seule famille, c'est tout ce que je souhaite", confie le père de Meryem qui avait expliqué le jour du sauvetage de sa fille avoir "fouillé les gravats sur une trentaine de mètres" avec son frère et un voisin, et n'avoir retrouvé que des cadavres.

Il montre ensuite, sur son smartphone, des photos de son village rasé et de sa maison ravagée. La famille le sait, ils mettront du temps à rentrer chez eux. Meryem, elle, dit vouloir retourner à l'école au plus vite.

Par Clémence Dibout, Camille Fournier avec Benjamin Danan avec Juliette Brossault