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Mali

Otages au Sahel: la France dément une accélération des négociations

Des proches des otages enlevés en 2010 au Sahel pendant une mobilisation de soutien, le 9 octobre 2013.

Des proches des otages enlevés en 2010 au Sahel pendant une mobilisation de soutien, le 9 octobre 2013. - -

Paris a formellement démenti, jeudi, l'information selon laquelle des émissaires auraient été envoyés au Sahel en vue de négocier la libération des otages français détenus dans cette zone du Mali.

La France a formellement démenti, jeudi, l'envoi d'émissaires dans le Sahel pour "accélérer les négociations" en vue d'obtenir la libération d'otages français dans la région, comme l'avaient indiqué plus tôt des sources sécuritaires régionales dans le nord du Mali.

"La France dément formellement les informations" données à l'AFP au Mali faisant état de la présence jeudi au Sahel d'émissaires pour "accélérer les négociations" en vue d'obtenir la libération d'otages français dans cette région, a ainsi indiqué une source gouvernementale.

Présence d'émissaires français?

Dans l'après-midi, des sources sécuritaires régionales à Gao avaient fait état de la présence d'émissaires dans le Sahel pour "accélérer les négociations en vue de la libération des otages français".

Selon une source sécuritaire nigérienne, parmi les émissaires figurent Jean-Marc Gadoullet, un ancien colonel de l'armée française qui est déjà intervenu comme intermédiaire pour tenter d'obtenir la libération des otages français, ainsi que Mohamed Akotey, ancien ministre nigérien et actuel président du Conseil d'administration (CA) d'Imouraren SA, une filiale locale du groupe nucléaire français Areva.

Une source sécuritaire malienne a confirmé l'information, affirmant: "nous sommes au courant, ils (Gadoullet et Akotey) sont sur le terrain pour obtenir la libération des otages français". Ces sources n'ont donné aucune autre précision.

Le 19 septembre à Bamako, le président français François Hollande avait affirmé s'être entretenu avec des dirigeants du Sahel à propos des otages, en vue de rechercher "les meilleurs contacts" pour "les retrouver".

Démenti formel de Paris

"La France dément formellement les informations" en provenance de Gao, a simplement affirmé une source gouvernementale française.

Six otages français sont toujours détenus au Sahel par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda. Quatre d'entre eux sont otages depuis plus de trois ans. Le 16 septembre 2010, Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret ont été enlevés à Arlit (nord du Niger), site d'extraction d'uranium d'Areva. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué ces enlèvements.

Le 16 septembre dernier, l'agence d'information mauritanienne ANI avait affirmé détenir une vidéo de sept occidentaux enlevés par Aqmi, dont les quatre Français enlevés à Arlit. Datée du 27 juin 2013, elle montrait des otages "en bonne santé", selon ANI. Trois autres otages enlevés au même moment - Françoise Larribe, l'épouse de Daniel, ainsi qu'un Togolais et un Malgache - ont été libérés en février 2011.

Le 24 novembre 2011, Serge Lazarevic et Philippe Verdon ont été enlevés à Hombori (nord-est du Mali). Ces enlèvements ont également été revendiqués par Aqmi. Le 19 mars 2013, Aqmi avait annoncé que Philippe Verdon, âgé de 53 ans, avait été exécuté, ce qu'a confirmé François Hollande le 15 juillet. Le 20 novembre 2012 enfin, un Français de 61 ans, Gilberto Rodriguez Leal, a été enlevé par des hommes armés près de Kayes (ouest du Mali).

A.K. et A.S. avec AFP