Mali: raids aériens français au sud de Gao

Les avions français ont frappé jeudi des positions des groupes islamistes armés à Ansongo, située à 80 km au sud de Gao. - -
L'aviation française a mené des raids aériens au sud de Gao dans le nord-est du Mali, près de la frontière nigérienne. Les avions français ont frappé jeudi des positions des groupes islamistes armés à Ansongo, située à 80 km au sud de Gao et à une distance équivalente de la frontière nigérienne, selon des sources de sécurité du Mali et du Niger.
Par ailleurs, plus de 2.000 soldats tchadiens et 500 nigériens sont en cours de déploiement au Niger. Ils seraient chargés d'ouvrir une nouvelle voie pour aller chasser les groupes islamistes armés au Mali, dans le cadre de la force d'intervention africaine, sous mandat de l'ONU, chargée de relayer à terme l'armée française au Mali, selon des sources militaires.
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Un groupe de Ansar Dine veut "une solution pacifique" à la crise au Mali
Ces nouveaux raids français ont lieu alors que l'un des trois groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali, Ansar Dine, s'est scindé en deux, une partie de ses membres appelant jeudi à une "solution pacifique", au quatorzième jour de l'intervention militaire française au Mali.
Le nouveau groupe s'intitule Mouvement islamique de l'Azawad (MIA), l'Azawad étant le nom que les Touareg donnent au Nord du Mali, en proie à des tensions indépendantistes depuis des années.
"Le MIA affirme de la manière la plus solennelle qu'il se démarque totalement de tout groupe terroriste, condamne et rejette toute forme d'extrémisme et de terrorisme et s'engage à les combattre", affirme-t-il dans un communiqué. Il affirme "sa volonté d'aller vers une solution pacifique" à la crise au Mali.
Des ONG dénoncent des exactions des troupes maliennes
Des organisations de défense des droits de l'homme ont de leur côté demandé l'ouverture d'une enquête sur des accusations d'exactions commises par les troupes maliennes, particulièrement à l'encontre des communautés arabe et touareg, majoritaires au sein des groupes islamistes armés.
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Selon la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), qui accuse des soldats maliens d'avoir perpétré "une série d'exécutions sommaires", au moins 11 personnes ont été tuées à Sévaré (650 km au nord-est de Bamako).
Et deux habitants de la région de Niono, à 370 km au nord de Bamako, ont été abattus jeudi par l'armée malienne, selon les affirmations de leur entourage à un journaliste malien, Seidi, de retour à Ségou, plus au sud sur la route vers Bamako.
"L'armée doit être irréprochable et il ne saurait être question pour nous de cautionner des actes que nous reprochons aux terroristes", a réagi le gouvernement malien.
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