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Libye

Libye: au moins 31 morts dans une manifestation qui a dégénéré

Des Libyens réclamant le départ des milices de la ville de Tripoli ce vendredi 15 novembre

Des Libyens réclamant le départ des milices de la ville de Tripoli ce vendredi 15 novembre - -

Une manifestation pacifique contre la présence de milices à Tripoli a dégénéré vendredi en affrontements faisant une trentaine de morts et 285 blessés. Le gouvernement a appelé à un cessez-le-feu.

Au moins 31 personnes ont été tuées et des centaines blessées vendredi lorsqu'une manifestation pacifique contre la présence de milices dans la ville a dégénéré en affrontements à Tripoli, où la population est exaspérée par les combats entre bandes armées.

Le gouvernement a appelé à un cessez-le-feu entre ces groupes armés crées lors de la révolution contre Mouammar Kadhafi en 2011 et que les autorités peinent à contrôler, faute des police et d'armée professionnelles.

Au moins 285 blessés

"Le bilan est actuellement de 31 morts et de 285 blessés", a indiqué le ministre libyen de la Santé, Noureddine Daghmane, sans faire de distinction entre les manifestants tués par la milice de Gharghour et les personnes mortes dans l'attaque de son QG en représailles aux premiers tirs.

En début d'après-midi, des centaines de manifestants se sont approchés du QG d'une milice originaire de Misrata, et baptisée Gharghour du nom du quartier du sud de Tripoli où elle est basée. Des membres de cette milice ont alors tiré en l'air pour tenter de les disperser. Mais voyant que les protestataires n'obtempéraient pas, ils ont tiré sur eux, selon un journaliste de l'AFP qui a vu des blessés.

Dans la soirée, en représailles des hommes armés à bord de pick-up munis de canons anti-aériens ont pris d'assaut et incendié le quartier général de cette milice, installé dans d'anciennes villas des cadres du régime Kadhafi, selon des témoins.

Appel des imams à manifester

Les imams de la ville avaient appelé dans leurs prêches du vendredi les Tripolitains à manifester contre les milices, relayant des appels en ce sens du mufti, la plus haute autorité religieuse du pays, ainsi que du Conseil local.

Peu avant de défiler devant le QG de la milice, les manifestants s'étaient rassemblés sur une place du centre-ville, brandissant le drapeau national et des fanions blancs pour souligner le caractère pacifique de leur manifestation.

"Non aux milices", "Oui à la police et à l'armée", pouvait-on lire sur leurs pancartes, exprimant l'exaspération des habitants de la capitale qui ne supportent plus les exactions et l'impunité des milices.

Le Congrès général national, la plus haute autorité du pays, a décidé l'été dernier d'évacuer de la capitale toutes les milices, une mesure qui n'a jamais été appliquée.

Des manifestations contre des milices avaient eu lieu l'été dernier à Benghazi dans l'est du pays, provoquant aussi des affrontements ayant fait une trentaine de morts parmi les manifestants.